A l’heure où la réflexion, en Tunisie s’oriente sur « la problématique de la Tunisie en crise transitionnelle et comment s’en sortir », nous nous proposons de publier quelques éléments pour baliser la piste de la restauration de la cohésion sociale recherchée.
La Tunisie, comme de nombreux pays, est confrontée à des défis économiques majeurs qui impactent son développement et sa stabilité. L’un des éléments clés pour surmonter ces défis est la liberté économique. Cet article explore les enjeux de la liberté économique en Tunisie et les choix de réforme possibles pour améliorer la situation économique du pays.
La liberté économique est un concept complexe qui englobe divers aspects tels que la liberté d’entreprendre, la protection des droits de propriété, la libre concurrence, la stabilité monétaire et la limitation de l’intervention gouvernementale dans l’économie. En Tunisie, ces principes sont essentiels pour stimuler la croissance économique, créer des emplois, attirer les investissements et réduire la pauvreté.
Cependant, la Tunisie fait face à plusieurs défis qui entravent la liberté économique. Tout d’abord, le pays souffre d’une bureaucratie lourde et inefficace qui entrave la création et le développement des entreprises. Les procédures administratives complexes et la corruption découragent les entrepreneurs et limitent l’accès au marché pour de nombreuses petites entreprises.
De plus, le secteur informel est très développé en Tunisie. Ce qui nuit à l’économie formelle en échappant à la réglementation et à la fiscalité. Ceci réduit les recettes de l’État et crée une concurrence déloyale pour les entreprises légales.
Par ailleurs, le système financier tunisien est souvent critiqué pour son manque de transparence et son inefficacité. Les banques ont du mal à accorder des crédits aux entreprises, en particulier aux petites et moyennes entreprises (PME). Ce qui limite leur capacité à investir et à se développer.
Face à ces défis, plusieurs choix de réforme s’offrent à la Tunisie pour améliorer sa liberté économique. Tout d’abord, il est nécessaire de simplifier les procédures administratives et de réduire la bureaucratie afin de faciliter la création et le développement des entreprises. Cela pourrait passer par la numérisation des services administratifs et la mise en place de guichets uniques pour les entreprises.
Ensuite, il est crucial de renforcer l’État de droit et la protection des droits de propriété pour garantir un environnement économique sûr et stable. Cela passe par une réforme judiciaire pour garantir l’indépendance de la justice et la lutte contre la corruption.
Par ailleurs, il est important de promouvoir la concurrence sur le marché pour stimuler l’innovation et améliorer la qualité des produits et services. Cela pourrait passer par une réforme du secteur public pour réduire les monopoles et favoriser l’émergence de nouvelles entreprises.
Enfin, il est nécessaire de réformer le système financier pour le rendre plus transparent et efficace. Cela pourrait passer par une recapitalisation des banques, une meilleure supervision des institutions financières et une amélioration de l’accès au crédit pour les entreprises, en particulier les PME.
Pour autant, la liberté économique est un enjeu crucial pour le développement de la Tunisie. En mettant en œuvre des réformes ambitieuses pour simplifier les procédures administratives, renforcer l’État de droit, promouvoir la concurrence et réformer le système financier, la Tunisie pourrait créer un environnement favorable à la croissance économique et à la création d’emplois.
A suivre…
* Dr. Tahar EL ALMI, Economiste-Economètre
Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,
Psd-Fondateur de l’Institut Africain
D’Economie Financière (IAEF-ONG)