Un groupe d’élites algériennes a lancé, vendredi 8 mars 2024 à Paris, le Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA), qui sera basé à Bruxelles. Il vise à encourager les investissements économiques et à tenter de s’organiser pour construire une force d’opinion et un groupe de pression qui influencent les politiques et décisions publiques, notamment dans les pays européens.
Plus de 400 Algériens de nationalité française, européenne et américaine ont assisté au lancement du premier Conseil mondial de la communauté algérienne à l’étranger.
Karim Zribi, ancien représentant européen et personnalité médiatique bien connue en France, est l’un des porteurs de l’initiative : « Les Français d’origine algérienne sont présents dans les domaines de la politique, de la médecine, de l’ingénierie, du droit et de l’entrepreneuriat. Mais ils sont les moins organisés et les moins influents dans les politiques de France et d’Europe par rapport aux autres communautés immigrées. Et il faut donc les rassembler et coordonner leur travail pour le bénéfice de l’Algérie et des pays dans lesquels ils sont implantés. »
Le Conseil mondial de la diaspora algérienne a adopté une forme juridique de type société, dont l’objectif premier est de contribuer économiquement à la communication des investisseurs européens d’origine algérienne avec leur pays d’origine et de faciliter les transactions administratives. L’objectif est de former un groupe de pression et un lobby qui parle de manière positive de l’Algérie et des Arabes et musulmans d’Europe. Car on constate que les relations historiques entre l’Algérie et la France constituent encore un riche matériau d’exploitation politique et de tension par les partis nationalistes et politiques d’immigration.
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, lors de ses dernières visites en Italie, en Turquie et au Portugal, a souligné que la communauté algérienne à l’étranger figure parmi les priorités de son mandat présidentiel. Il avait auparavant reçu Karim Zribi dans la capitale, Alger, pour évoquer les préoccupations et les aspirations de la communauté.
Le Conseil œcuménique de la Communauté algérienne a choisi la capitale Bruxelles comme siège pour que son influence soit européenne. Ainsi, M. Zribi a indiqué que le Conseil, ainsi que d’autres rassemblements de communautés arabes à l’étranger, communiqueraient avec les formations politiques et gouvernementales au sein des pays de l’Union européenne dans le but de tenter d’influencer les décisions et les politiques publiques.