L’Algérie a exprimé, vendredi 15 mars 2024, depuis le siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, ses fortes réserves sur les mécanismes de sélection et d’élection des membres de la Commission de l’Union africaine, notamment les postes de président et de vice-président, généralement en raison de la méthode utilisée qu’elle considère comme « une source de tensions et de diktats ».
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a expliqué ces réserves dans un discours qu’il a lu à l’occasion d’une session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine, consacrée à déterminer les mécanismes d’élection des membres de la Commission africaine, dans le contexte de la préparation des élections qui se tiendront début 2025, concernant l’élection d’un nouveau président de la Commission, et de six commissaires qui seront responsables des dossiers les plus importants à l’ordre du jour continental.
Attaf a déclaré, selon ce que le ministère des Affaires étrangères a publié sur son compte de réseau social, que la position de son pays sur la question en discussion « repose sur trois convictions fondamentales. La première est que le processus de sélection et d’élection des hauts fonctionnaires de notre organisation n’a jamais été confrontée à un problème grave dont la gravité dictait la nécessité de la traiter de cette manière.
La deuxième conviction est que ce processus de sélection et d’élection a toujours été régi par le principe de liberté de choix, de nominations multiples et de concurrence loyale entre les différents fils et filles de notre continent, sans la moindre distinction ou préférence entre leurs pays ou régions d’appartenance ».
Quant à la « troisième conviction », selon Attaf, elle est représentée par le fait que « le processus de sélection et d’élection suivi a toujours établi l’orientation intégrationniste de notre organisation continentale, qui dictait que les pères fondateurs accordaient spontanément et successivement leur confiance à des personnalités malgré leur appartenance à la même région, et dans certains cas au même pays ».
Attaf a expliqué que ces préoccupations ont poussé son pays à proposer « une vaste voie de sélection entre les cinq régions, basée avant tout sur le critère de compétence et d’éligibilité à diriger l’organe exécutif de notre organisation, et offrant véritablement la possibilité de choisir entre des visions, des projets et des programmes, incarnés dans la multiplicité et la diversité des nominations pour prendre en charge les affaires de notre syndicat ».
Selon le chef de la diplomatie algérienne, ce que propose son pays « encourage la compétition pour obtenir le meilleur, et dans laquelle l’arrivée de hauts responsables à la tête de la commission de notre organisation est le résultat d’une acceptation plus large par nos pays, et non le résultat des diktats d’une région spécifique ».