Lors d’une visite surprise dans le sud de la Tunisie samedi 16 mars 2024, le président de la République, Kaïs Saïed, a annoncé l’élaboration d’un projet de loi visant à résoudre de manière définitive le problème des terres collectives. Il a fait cette annonce alors qu’il rencontrait des citoyens à Douz, dans le gouvernorat de Kébili.
Kaïs Saïed a souligné que le problème réside dans les lois anciennes régissant ces terres, datant des années 60, et dans le maintien des anciens conseils de gestion. Le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de remédier aux inconvénients rencontrés par le passé dans la répartition de ces terres.
Évoquant la question du tribalisme, Saied a déclaré qu’il est désormais obsolète et qu’il est temps « d’en finir avec toutes ses formes », soulignant l’égalité de tous les citoyens, quelle que soit leur région d’origine. Il a également expliqué que la création du Conseil national des régions et des districts vise à permettre à chaque citoyen, où qu’il se trouve en Tunisie, de participer à l’élaboration des lois nationales, car l’objectif de l’État est d’assurer l’intégration nationale.
« De cette manière, les revendications régionales telles que celles concernant les terres collectives seront prises en compte au niveau national, et soumises à la deuxième Chambre parlementaire pour vote par les députés responsables devant les citoyens », a expliqué Kaïs Saïed.
Sur un autre sujet, Saïed a abordé la question des fourrages, notant que malgré leur disponibilité, leur prix reste élevé, ce qui impacte les prix de la viande. Il a souligné que la distribution des fourrages ne doit pas être monopolisée par un groupe restreint, car cela entraîne la spéculation et la hausse des prix, soulignant que c’est à l’État de garantir une distribution équitable.
Le président de la République a également insisté sur la nécessité de promouvoir l’agriculture et de développer les zones désertiques en y installant des équipements collectifs, citant l’expérience réussie de Rjim Maatoug. Il a salué le rôle de l’Office de développement du sud (ODS) dans la promotion de l’agriculture en fournissant le matériel nécessaire, soulignant que le développement agricole ne peut se faire sans l’utilisation de machines modernes.