La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté une nouvelle série de concessions aux agriculteurs de l’UE, en particulier pour ceux qui occupent des petites exploitations, dans le but de calmer les protestations dans le secteur.
Les mesures visent « à alléger davantage la charge administrative » et à assouplir le respect de certaines règles environnementales auxquelles les agriculteurs sont confrontés lorsqu’ils reçoivent de l’argent du programme de subventions de l’UE, a déclaré von der Leyen au Premier ministre polonais, Donald Tusk, lors d’une conversation téléphonique. C’est ce qu’il ressort d’un communiqué de la Commission publié samedi 16 mars.
Les changements affectant le programme de subventions de l’UE, connu sous le nom de Politique agricole commune (PAC), ont été officiellement proposés dans la soirée de vendredi 15 courant.
Les agriculteurs polonais, qui disposent d’une base agricole particulièrement importante, protestent contre les importations agricoles en provenance d’Ukraine déchirée par la guerre, qui, selon eux, sous-cotent les prix de leurs propres produits.
Des manifestations d’agriculteurs ont également eu lieu ces dernières semaines dans d’autres pays, notamment en Belgique, en France, en Espagne et en Italie, contre une litanie de charges qui, selon eux, font baisser les revenus.
Mme Von der Leyen a déclaré à Tusk que les changements proposés « appliqueraient certaines normes d’une manière plus compatible avec les réalités quotidiennes auxquelles les agriculteurs sont confrontés sur le terrain ».
Par exemple, on pourrait exempter les exploitations agricoles de moins de 10 hectares (25 acres) des contrôles et pénalités liés aux conditions de la PAC.
Une autre solution libérerait les agriculteurs de l’obligation de maintenir une partie de leurs terres en jachère, même s’ils seraient toujours incités à le faire – une mesure que la Commission von der Leyen a déjà annoncée le mois dernier.
« Les propositions de la Commission sont une réponse directe aux demandes reçues des organisations d’agriculteurs en Pologne et au-delà », indique le communiqué.
Les modifications proposées à la PAC doivent encore être négociées entre les États membres de l’UE et le Parlement européen.
Ces concessions sont faites à peine trois mois avant les élections européennes au Parlement européen qui, selon les sondages, entraîneront une vague de soutien aux partis d’extrême droite qui exploitent le mécontentement des agriculteurs dans le cadre de leur campagne.
Des ONG environnementales ont toutefois dénoncé ces projets. Anu Suono du WWF a déclaré que « l’abandon aveugle des mesures environnementales n’apaisera pas les agriculteurs qui souffrent de prix injustes et de l’urgence climatique ».