Après la Covid-19 qui a soumis le monde à rude épreuve, sur les plans sanitaire, économique et social, et dont l’origine se situait en Chine selon l’OMS; voilà qu’une autre maladie est signalée dans la même partie du monde, mais cette fois-ci au Japon. Elle est surnommée la « bactérie mangeuse de chair ».
En effet, les autorités sanitaires japonaises font état, depuis quelques jours, de la flambée des cas d’infections streptococciques. Elles ont « alerté sur l’augmentation potentielle du nombre de cas pour l’année 2024, compte tenu de l’infectivité élevée de la maladie », rapporte le site web spécialisé medisite.fr.
Qualifiée de rare, cette infection bactérienne qui sévit au Japon est tout de même jugée « dangereuse » par les spécialistes. Selon Asahi Shimbun, quotidien qui fait autorité au Japon et dans le monde, « 941 cas ont été rapportés en 2023, 894 en 2019. Sur les mois de janvier et février 2024, 378 cas ont déjà été enregistrés. La maladie est donc en progression ».
Désormais, les autorités sanitaires craignent que la maladie ne se propage davantage au Japon en raison de l’infectivité élevée de la maladie. C’est la forme la plus grave de la maladie, le streptococcique du groupe A – le syndrome de choc toxique streptococcique (STSS), qui inquiète car elle est potentiellement mortelle.
En effet, « le taux de mortalité peut atteindre les 30 % ». Dans ce cadre, il faut souligner que le nombre de décès dû au virus est plus important chez les personnes de moins de 50 ans. Sur 65 patients de moins de 50 ans ayant reçu un diagnostic de STSS entre juillet et décembre 2023, environ un tiers d’entre eux, soit 21, sont morts, selon notre source.
Quid de cette maladie « mangeuse de chair » ? Quels sont ses symptômes?
Dans l’état actuel des choses, les spécialistes mettent un parallèle entre la STSS – qui est une infection à streptocoque – et la Covid-19. Ainsi, « les premiers symptômes sont assez similaires : mal de gorge, fièvre, diarrhée, vomissements et fatigue intense ». Le journal Asahi Shimbun précise que « certains patients sont décédés en l’espace d’une dizaine d’heures en raison d’une défaillance de plusieurs organes ou de problèmes respiratoires.
Ce n’est pas tout, la bactérie est qualifiée de « carnivore », parce qu’elle provoque une nécrose d’une bande de tissu qui entoure les muscles des patients.
A partir de là, une question s’impose : comment se transmet la maladie?
Justement, au Japon on redoute une augmentation du nombre de cas de STSS. Et selon The Guardian, «… certains experts pensent que l’augmentation rapide des cas l’année 2023 a été liée à la levée des restrictions imposées pendant la pandémie de Covid-19. En outre, les infections à streptocoque, comme la Covid-19, se propagent par des gouttelettes et contact physique… ».
Mais pas seulement, car la bactérie peut aussi infecter les patients par des plaies sur les mains et les pieds. Le risque de contagion est donc élevé. Et le plus inquiétant, c’est qu’il existe encore beaucoup de choses qu’on ignore de cette maladie, entre autres « pourquoi la bactérie devient fulminante », a déclaré Takashi Nakano, professeur de maladies infectieuses à l’école de médecine de Kawasaki.
Contrairement à la Covid-19 à ses débuts, on peut soigner la maladie au moyen d’antibiotiques. C’est déjà ça! Toutefois, les « patients atteints de la maladie streptococcique invasive plus grave du groupe A sont susceptibles d’avoir besoin d’une combinaison de traitements, ainsi que de soins médicaux intensifs ».
Malheureusement, aucun vaccin n’a été développé, au stade actuel, pour lutter contre le Streptocoque A. Par conséquent, « afin d’éviter tout risque de transmission de la maladie, le ministère de la Santé japonais recommande de prendre les mêmes précautions d’hygiène de base contre le streptocoque A que celles qui ont fait partie de la vie quotidienne pendant la pandémie de Covid-19 ». Dit autrement, il faut se laver les mains régulièrement et porter un masque dans les lieux publics. Cela nous rappelle les années difficiles que furent 2020, 2021 et 2022.
Et à notre connaissance, ici en Tunisie on ne parle pas de ce futur défi pour la santé publique; alors que notre pays ne peut pas être à l’abri. En attendant, on espère que ces quelques lignes réveilleront en chacun de nous les gestes de défense contre les maladies infectieuses.
Bien entendu, nous ne les souhaitons pas.