La Banque centrale européenne (BCE) a exhorté les prêteurs à accélérer leur retrait de Russie en raison des risques accrus liés aux affaires dans le pays sanctionné. C’est ce que rapporte le Financial Times, citant la principale superviseure bancaire, Claudia-Maria Buch.
Mme Buch, qui est devenue présidente de la branche de surveillance de la BCE en janvier, a donc déclaré au média que son équipe continue de faire pression sur les banques européennes ayant des opérations en Russie pour qu’elles quittent le pays.
En effet, un certain nombre de banques étrangères ont quitté la Russie au cours des deux dernières années; et ce, en raison des sanctions occidentales liées à l’Ukraine. Cependant, plusieurs prêteurs, dont certains de la zone euro, continuent d’opérer dans le pays. Il s’agit notamment de Raiffeisenbank et d’UniCredit Bank, qui sont des filiales de la Raiffeisen Bank International (RBI) d’Autriche et d’UniCredit d’Italie. Tous deux jouent un rôle crucial dans l’économie russe, permettant les paiements en euros vers et depuis le pays. Ce sont également les seules entités étrangères figurant sur la liste des 13 établissements de crédit d’importance systémique établis par la Banque centrale russe.
En outre, la banque néerlandaise ING, les allemandes Commerzbank et Deutsche Bank, la hongroise OTP Bank, l’italienne IntesaSanPaolo et la suédoise SEB maintiennent également une présence sur le marché russe.
Par ailleurs, Mme Buch précise que les banques de l’UE ont réduit leurs activités de moitié depuis le début du conflit ukrainien. Et celles qui sont encore présentes ont reçu « des attentes claires quant à la manière dont nous envisageons une réduction des activités et des stratégies de sortie ».
Elle a affirmé que le désinvestissement des activités en Russie serait « très prudent ». Et ce, compte tenu des risques de « réputation » pour les banques actives dans un pays soumis à des sanctions internationales.
« Et il y a aussi des problèmes liés à la capacité à contrôler et à gérer les risques dans un environnement aussi difficile », conclut Mme Buch.