La surveillance réglementaire accrue des organismes de surveillance antitrust aux États-Unis et en Europe ciblerait les comportements anticoncurrentiels présumés de Google et d’Apple d’Alphabet, entre autres Big Tech. Ce qui pourrait conduire à des ruptures pour la première fois dans le secteur.
Les organismes de réglementation enquêtent actuellement sur les allégations selon lesquelles des sociétés comme Apple et Google auraient créé des systèmes autonomes pour leurs produits, connus sous le nom de « jardins clos ». C’est ce qu’ a indiqué, dimanche 24 mars 2024, Reuters dans un rapport. Ces systèmes rendraient difficile pour les utilisateurs de passer à des services concurrents.
Google et Apple ont contesté les récentes accusations antitrust portées contre eux, ajoute le rapport. Google exprimant son désaccord face aux affirmations de l’UE. Tandis qu’Apple maintient que le procès américain est inexact sur le plan factuel et juridique.
L’intensification des enquêtes antitrust pourrait encourager des actions similaires de la part des organismes de réglementation d’autres pays. Si une grande entreprise technologique américaine était soumise à une dissolution imposée par le régulateur, ce serait la première fois depuis la dissolution d’AT&T il y a quatre décennies.
En 1984, AT&T, alors monopole dominant des télécommunications, a été restructurée en sept sociétés indépendantes, connues sous le nom de « Baby Bells ». Il ne reste que trois des sociétés d’origine : AT&T, Verizon et Lumen, selon le rapport.
Le ministère américain de la Justice (DOJ) a déposé mercredi 20 mars une plainte antitrust contre Apple, alléguant que les pratiques de l’entreprise de 2,7 billions de dollars pourraient restreindre la concurrence sur le marché des smartphones, et cherchant des solutions, y compris une éventuelle dissolution de l’entreprise, pour remédier à ces problèmes.
La Big Tech sous surveillance
De son côté, l’UE devrait lancer des enquêtes sur Apple, Meta Platforms et Alphabet pour violations potentielles de la loi sur les marchés numériques (DMA). Ce qui pourrait entraîner de lourdes amendes, voire la dissolution d’entreprises en cas d’infractions répétées, rapporte Reuters.
« S’ils ne respectent pas le DMA, vous pouvez imaginer ce que le Parlement demandera. Des ruptures. Le but ultime est de rendre les marchés ouverts, équitables et permettre davantage d’innovation », a déclaré le député européen Andreas Schwab.
Cependant, la possibilité d’ordonnances de démantèlement pour les grandes entreprises technologiques reste incertaine. Et des amendes pourraient être l’issue la plus probable, ajoute le rapport. Les experts juridiques suggèrent que le procès contre Apple pourrait être plus difficile que celui de 1998 contre Microsoft. Car il est beaucoup plus difficile de prouver des pratiques anticoncurrentielles dans le paysage technologique actuel.
La chef de la lutte antitrust de l’UE, Margrethe Vestager, devrait rendre une décision finale sur les séparations d’ici la fin de l’année, selon Reuters.