Moscou a introduit des exigences strictes pour les entreprises souhaitant désinvestir, garantissant que les acheteurs locaux bénéficient de réductions importantes sur les entreprises qui partent.
Les entreprises occidentales qui ont quitté le marché russe ont subi plusieurs milliards de dollars de dépréciations et de pertes de revenus, rapporte Reuters, citant des calculs basés sur les dossiers et déclarations des entreprises.
Les États-Unis et leurs alliés ont imposé des sanctions sans précédent à la Russie au cours des deux dernières années en représailles à l’invasion militaire de l’Ukraine par Moscou. Ces mesures ont entraîné d’importants problèmes pour les entreprises occidentales opérant en Russie, notamment en matière de paiements et de chaînes d’approvisionnement. Tandis que certaines entreprises internationales ont également été humiliées par l’Ukraine et ses bailleurs de fonds, les poussant à quitter le pays.
Selon Reuters, la sortie de Russie a coûté aux entreprises étrangères quelque 107 milliards de dollars. Soit une augmentation de 30 % depuis le précédent décompte du média en août 2023. Le rapport indique que l’augmentation des pertes provient en grande partie des exigences strictes imposées par Moscou aux entreprises souhaitant désinvestir, qui comprennent une réduction de 50 % sur leurs actifs et une contribution obligatoire au budget russe d’au moins 10 % du prix.
Plusieurs accords de cession ont été conclus pour une somme modique d’à peine 1 rouble, comme dans le cas du constructeur automobile français Renault. Le géant automobile a quitté la Russie en mai 2022 et a déclaré une dépréciation de plus de 2 milliards de dollars en raison du retrait de son deuxième marché.
Les rapports varient sur le nombre d’entreprises qui ont quitté la Russie depuis 2022. La Yale School of Management estime ce nombre à environ 1 000 entreprises. Tandis que le projet Leave Russia de KSE affirme que seules 372 ont achevé leur retrait. Pendant ce temps, des centaines d’entreprises étrangères continuent d’opérer dans le pays, notamment le détaillant français Auchan, le géant américain des snacks Mondelez International, ou encore Nestlé et Unilever.
De nombreux producteurs de biens de consommation et de produits du quotidien se sont abstenus de quitter le marché russe, arguant que les citoyens ordinaires dépendent de leurs produits. Certains admettent aussi que partir leur coûterait trop cher.
Moscou a déclaré qu’elle n’empêcherait pas les entreprises étrangères de partir, mais uniquement à ses conditions. Il considère également le retrait des entreprises occidentales comme une opportunité lucrative pour les entreprises nationales, qui peuvent élargir leur portefeuille en acquérant les actifs des entreprises sortantes et en poursuivant leurs activités.