La Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (CESAO) vient de publier son rapport annuel intitulé « Enquête sur les développements économiques et sociaux dans la région arabe », qui dresse un sombre tableau des perspectives économiques de la région au milieu des conflits en cours.
La CESAO a déclaré que le paysage économique de la région arabe est confronté à des vents contraires majeurs en raison des conflits en cours. Car, la guerre à Gaza, la guerre en Ukraine et le conflit au Soudan ont exacerbé l’état d’incertitude au niveau mondial.
Les dernières conclusions – obtenues par la CESAO – révèlent que la guerre contre Gaza et le conflit au Soudan infligent de lourdes pertes aux économies arabes, entravant la croissance et exacerbant la pauvreté.
Selon cette commission, il était initialement prévu que le PIB de la région augmenterait de 3,6 % en 2024 et de 4,2 % en 2025. Mais elle a révisé ses attentes en fonction de l’évolution de la situation et prévoit qu’il connaîtra une croissance de 3,3 % pour l’année 2024.
Augmentation du taux de pauvreté
Selon le rapport, les taux de pauvreté dans les pays arabes à faible revenu et dans ceux touchés par des conflits sont passés de 56 % et 45 % en 2019 à respectivement environ 63 % et 50 % en 2023. La guerre contre Gaza menace de plonger toute la population de la bande de Gaza, soit environ 2,3 millions de Palestiniens, dans une pauvreté multidimensionnelle. Ce qui affectera l’ensemble de l’État de Palestine, outre le Liban.
Le superviseur de l’équipe de préparation du rapport, Ahmed Mumi, a confirmé que la situation dans les pays arabes touchés par les conflits est encore floue et est éclipsée par les répercussions de la guerre sur Gaza, les problèmes de sécurité et les divisions politiques. Il a averti que cette guerre, dans laquelle l’armée israélienne pratique une violence sévère contre les civils palestiniens, plonge le secteur dans des conditions économiques et sociales difficiles qui se sont étendues à l’ensemble de l’État de Palestine, comme le nombre considérable de morts et de blessés et une destruction massive devrait faire reculer le pays de 10 à 15 ans.
Quid de l’inflation ?
L’inflation est une autre préoccupation, atteignant 12,3 % en 2023, principalement en raison des perturbations de l’Initiative céréalière de la mer Noire, qui ont affecté les prix des denrées alimentaires de base importées par les pays arabes. Même si l’inflation devrait baisser à environ 7,5 % et 6 % respectivement en 2024 et 2025, contenir ses effets négatifs reste une priorité urgente, notamment grâce à des politiques monétaires et financières judicieuses.
Le chômage, en particulier chez les jeunes, reste un défi majeur. En effet, le taux de chômage global dans ce groupe d’âge atteint 26,4 %, soulignant encore davantage la nécessité de remédier aux disparités économiques.
La CESAO estime donc nécessaire de mettre en place de stratégies coordonnées pour faire face aux déplacements internes et une coopération régionale accrue. Elle appelle à ce que ces stratégies incluent les besoins humanitaires, la résilience économique et l’intégration sociale.