Le président par intérim de la Chambre syndicale nationale des boulangers (boulangeries classées), Yahia Moussa a souligné dans une déclaration sur les ondes de Mosaïque fm ce samedi 30 mars 2024 que l’Etat doit au moins 300 millions de dinars aux 3 700 boulangeries tunisiennes en raison de différences de prix.
Yahya Moussa a expliqué que ces dettes ne sont pas liées aux subventions, mais principalement à des écarts de prix des matières premières utilisées dans la production de pain, tout en maintenant un prix fixe pour ce dernier.
Il a également mentionné que l’État n’a pas réglé ses dettes envers les boulangeries depuis quinze mois consécutifs, affectant considérablement leur fonctionnement et leur capacité à couvrir leurs dépenses. De nombreux propriétaires de boulangeries font face à des poursuites judiciaires pour émission de chèques sans provision.
Moussa a précisé que l’État n’a pas encore promis de résoudre la crise des créances des boulangeries, malgré la demande de la Chambre pour un versement initial de fonds afin de revitaliser le secteur.
De ce fait, l’incapacité des propriétaires de boulangeries à régler leurs dettes a eu un impact négatif sur leur préparation pour le mois de Ramadan, affectant ainsi leur situation familiale.
Yahya Moussa a souligné que les membres de la Chambre ne peuvent plus tolérer cette détérioration financière et ont exprimé leur mécontentement.
Il a également averti contre le risque de perdre le contrôle de la situation, notamment avec la tendance à la contestation dans certaines régions.
A rappeler que la “guerre du pain” entre les boulangeries conventionnées et les boulangeries modernes découle des nouvelles règles annoncées le 27 juillet 2023, à savoir la suspension de l’approvisionnement en farine subventionnée pour les boulangeries “non classées”, accusées de mélanger ces farines à leurs pâtes pour ensuite produire des pâtisseries et divers types de pain, leur permettant ainsi de réaliser des marges plus importantes sur les ventes.