Encore une fois, les boulangers expriment leur inquiétude et leur préoccupation, parce que la crise à laquelle ils sont confrontés persiste et s’aggrave. Sadok Haboubi, trésorier de la Chambre syndicale nationale des boulangers, affiliée à l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), tire la sonnette ‘alarme sur le risque imminent de fermeture de nombreuses boulangeries classées après le mois de Ramadan. C’était dans une intervention sur les ondes d’IFM, ce lundi 1er avril 2024.
Il a expliqué que l’État n’a toujours pas honoré ses dettes envers les boulangeries depuis quinze mois, totalisant 350 millions de dinars (MDT).
Cette situation met les professionnels du secteur dans l’impossibilité de s’acquitter de leurs obligations envers la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), les recettes des finances et les fournisseurs.
M. Haboubi a souligné que le coût de production d’une baguette s’élevait à 0,52 dinar alors qu’elle est vendue 0,19 dinar, dans l’attente d’une compensation de la part de l’État pour la différence de prix. Cependant, les retards persistants dans le paiement des sommes dues ont sérieusement compromis la viabilité économique des boulangers, malgré les promesses.
Les boulangers envisagent de mesures après le mois de Ramadan
Face à cette situation critique, les boulangers envisagent de prendre des mesures lors d’une réunion de la Chambre syndicale nationale prévue après le Ramadan.
A noter que les boulangeries non classées, qualifiées de modernes, sont également à l’arrêt depuis plusieurs mois en raison des restrictions imposées sur la vente de farine par le ministère du Commerce.
Pour sa part, le président par intérim de la Chambre syndicale nationale des boulangers (boulangeries classées), Yahia Moussa, a souligné dans une déclaration sur les ondes de Mosaïque fm dans la journée du samedi 30 mars 2024 que l’Etat doit au moins 300 millions de dinars aux 3 700 boulangeries tunisiennes en raison de différences de prix.
Il est à rappeler que la rivalité entre les boulangeries conventionnelles et les celles dites modernes, également connue sous le nom de « guerre du pain », découle des nouvelles directives annoncées le 27 juillet 2023. Ces directives incluaient la suspension de l’approvisionnement en farine subventionnée pour les boulangeries non classées.