L’Europe et l’Amérique du Nord ont pendant très longtemps mâché et remâché la rengaine du « monde libre », des « patries des droits de l’Homme ». Ils se sont érigés pendant longtemps en donneurs de leçons pour les pays du sud sur la manière dont ils devaient être gouvernés et sur la façon dont leurs économies devaient être gérées.
Ni leur passé colonial, ni la guerre du Vietnam, encore moins les guerres d’agression contre l’Irak, la Syrie ou encore la Libye, en passant par les coups d’état sans nombre organisés un peu partout dans le monde pour renverser les régimes qui ne leur convenaient pas (Iran 1953, Chili 1973 pour ne citer que les plus célèbres) ne les ont convaincus de se regarder un jour en face et de remettre en cause cette propension à donner des leçons et émettre des jugements entièrement décrédibilisés par l’hypocrisie et le recours systématique et grotesque au principe hideux des deux poids et deux mesures.
Les développements dramatiques des guerres d’Ukraine et de Gaza, l’alignement systématique des élites occidentales et des médias à leur service à côté de l’injustice, et leurs généreux financements des agresseurs ont généré un ras-le-bol universel, y compris parmi les opinions publiques occidentales. Celles-ci tiennent désormais leurs gouvernants en Europe et en Amérique pour des marionnettes aux mains de forces obscures qui ne peuvent prospérer que par la guerre et le chaos, à la tête desquelles le complexe militaro-industriel américain.
A côté des protestations quasi-quotidiennes en Europe et en Amérique contre le génocide de Gaza et le financement de la mort et de la destruction en Ukraine, des voix d’intellectuels et d’universitaires se font de plus en plus entendre. Parmi les plus critiques de la politique désastreuse de « Genocide Joe », on peut citer les professeurs Jeffrey Sacks, John Mearsheimer et Michael Brenner, l’ancien diplomate Chas Freeman, le colonel Douglas Mcgregor, les anciens analystes de la CIA Ray McGovern et Larry Johnson et bien d’autres, dont les analyses rationnelles, objectives et extrêmement critiques de la guerre d’Ukraine et du génocide de Gaza sont disponibles sur Youtube. Tous tiennent dans le plus haut mépris le Main Stream Media. Certains, comme le professeur Jeffrey Sacks vont jusqu’à dire qu’ils ne peuvent lire le New York Times, le Washington Post et le Wall Street Journal… sans se pincer le nez.
Le 8 mars, le professeur Michael Brenner (Université de Pittsburg) a écrit un article remarquable publié sur le site Brave New Europe et dans lequel il déclare : « Les dirigeants occidentaux vivent deux événements stupéfiants : la défaite en Ukraine, le génocide en Palestine. La première est humiliante, l’autre honteuse. Pourtant, ils ne ressentent ni humiliation, ni honte. »
Sans doute en apparence, Biden, Macron, Scholtz, Sunak, Stoltenberg et leurs collaborateurs ne ressentent ni humiliation, ni honte. Mais dans leur for intérieur, et compte tenu de la tournure apocalyptique qu’ont pris les désastres en Ukraine et à Gaza, ils ne peuvent pas ne pas se sentir coupables, honteux et humiliés face à l’effondrement moral à Gaza, aux revers militaires quotidiens en Ukraine et aux conséquences économiques désastreuses générées par l’effet boomerang des sanctions par lesquelles ils visaient la destruction de l’économie russe.
Pour le professeur Brenner, loin de faire marche arrière et de changer de cap pour sauver ce qui peut l’être encore, les élites occidentales choisissent la fuite en avant qui les met sur « la voie du suicide collectif. » Il en veut pour argument « la faillite morale » à Gaza; « les revers stratégiques en Ukraine »; « la dédollarisation progressive de l’économie mondiale »; « la désindustrialisation de l’Europe »…
Comment réagissent les élites gouvernantes occidentales face à de tels périls? « Au fond, elles ont peur, elles sont agitées. Biden et consorts à Washington, Macron, Scholz, Sunak, Stoltenberg, en Europe n’ont pas le courage de regarder la réalité en face. La vérité crue est qu’ils se sont arrangés pour se mettre eux-mêmes, et leurs pays, dans un dilemme duquel il n’y a pas d’échappatoire en se conformant à leur engagement émotionnel actuel. Par conséquent, nous observons un éventail de réactions insensées, grotesques et dangereuses. »
Entretemps, la fuite en avant désastreuse se poursuit et ces élites qui gouvernent l’Occident continuent de mâcher jusqu’à la nausée la rengaine sur le thème de «Poutine le nouvel Hitler » qu’il faut arrêter avant qu’il ne déferle sur l’Europe et l’annexe à la Russie. Et sur le thème du « nettoyage de Gaza du terrorisme », en continuant à armer Israël; mais en feignant d’être choqués par la rage génocidaire et destructrice de Netanyahu.
Sur le terrain, Poutine continue d’avancer à la grande panique de Biden qui ne sait plus trop quoi faire et au grand désarroi de Macron que veut envoyer 2000 de ses soldats pour … arrêter l’avance de Poutine.
A Gaza, après six mois de bombardements quotidiens, de massacres à grande échelle, de destructions systématiques, la résistance palestinienne est toujours là. A la surprise et au désarroi du régime criminel sioniste et des élites gouvernantes occidentales qui le soutiennent.