La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que la Chine est trop grande pour connaître une croissance rapide et qu’elle bénéficierait d’une réduction de sa capacité industrielle excédentaire qui exerce une pression sur les autres économies.
Mme Yellen a déclaré, jeudi 4 avril 2024, dans un discours devant une Chambre de commerce américaine lors d’une visite en Chine, qu’elle comprenait que le soutien direct et indirect du gouvernement de Pékin à l’industrie manufacturière soit lié aux objectifs de développement national. Mais cela « conduit actuellement à une capacité de production qui dépasse largement la demande intérieure de la Chine, ainsi que ce que le marché mondial peut supporter ».
Le Premier ministre chinois, Li Qiang, a fixé en mars un objectif de croissance ambitieux de 5 % pour 2024, alimenté en partie par davantage d’investissements dans les nouveaux secteurs de haute technologie. Et ce, alors que la Chine lutte pour surmonter une crise immobilière et une faible demande des consommateurs.
De son côté, le Fonds monétaire international prévoit actuellement une croissance du PIB réel de la Chine de 4,6 % en 2024 et une baisse à 4,1 % en 2025.
En outre, Mme Yellen a déclaré que la capacité manufacturière excédentaire en Chine a été un problème dans le passé, mais qu’elle s’est récemment intensifiée avec des risques émergents dans de nouveaux secteurs tels que les véhicules électriques (VE), les batteries et les produits d’énergie solaire. Mettant ainsi à mal les travailleurs et les entreprises concurrents aux États-Unis au Mexique et en Inde.
« Je pense qu’il est dans l’intérêt de la Chine de remédier à la surcapacité et, plus généralement, d’envisager des réformes basées sur le marché », a-t-elle déclaré.
Elle a établi des parallèles avec les réformes chinoises basées sur le marché des dernières décennies, qui ont stimulé une croissance qui a permis de sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté, et que des gains supplémentaires pourraient être réalisés en les relançant.
Au final, Mme Yellen a déclaré qu’elle soulèverait les inquiétudes exprimées par les entreprises américaines et internationales concernant la détérioration du climat des affaires en Chine, notamment « un traitement injuste par rapport aux concurrents locaux ».