Un rapport de l’Agence France Presse indique que la France espère remédier aux « eaux stagnantes du commerce avec le Maroc », partenaire indispensable au Maghreb, après que les relations entre les deux pays ont été affectées par la question du Sahara.
Selon le rapport, le ministre français du Commerce extérieur, Franck Riester, a déclaré que le moment était venu de « revitaliser la relation », lors d’une visite dans le Royaume le 4 avril dernier.
Le rapport cite une source diplomatique affirmant que l’objectif premier de la visite de M. Riester était de « renouer le dialogue économique » après des années de tensions sur la question du Sahara, confirmant que les relations entre les deux pays sont « particulièrement intenses ». Et ce, quelques semaines après celle effectuée par le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui avait pour objectif de réchauffer les liens après une série de crises diplomatiques.
M. Riester a de nouveau salué les « efforts du Maroc en termes d’investissements dans le Sahara » et que la France est « prête à accompagner ces efforts », a-t-il déclaré. Tout en indiquant que Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD) dédiée au secteur privé, pourrait contribuer au financement d’une ligne haute tension entre Dakhla (sud du Sahara occidental) et Casablanca.
Des liens économiques forts
Le rapport de l’agence rappelle que les échanges entre Paris et Rabat ont atteint un niveau record en 2023, s’élevant à 14 milliards d’euros et que la France est le premier investisseur étranger au Maroc, où sont implantées la majorité des sociétés affiliées à la Bourse de Paris.
Le Maroc est également le premier investisseur africain en France, avec un portefeuille d’investissements s’élevant à 1,8 milliard d’euros en 2022, contre seulement 372 millions d’euros en 2015. Et il est le premier à bénéficier de fonds de l’Agence française de développement (AFD), selon l’Administration générale du Trésor français.
Ibrahim Oummansour, directeur de l’Observatoire du Maroc au Centre Iris, a déclaré à l’AFP : « On voit des deux côtés une sorte de pragmatisme pour tenter de redonner du chaud aux relations à travers la coopération économique. »
Après que les récentes crises internationales ont mis en évidence l’importance de la proximité et de la sécurité des chaînes d’approvisionnement géographiquement – selon le rapport – la source diplomatique a estimé que « le Maroc est un partenaire intéressant pour la France » sous cet angle et lui permet de bénéficier d’une base arrière solide dans un pays qui s’est concentré ces dernières années sur l’amélioration de la production industrielle, notamment dans le domaine de l’aviation et de l’automobile.
Carole Delga, présidente de la région française d’Occitanie, où est basé Airbus, a déclaré dans un entretien publié en 2023 : « Créer un emploi au Maroc entraîne la création de 1,5 emploi en Occitanie ». Notant que cela « nous permet d’être compétitifs sur le terrain de l’aviation ».
Enfin, selon le rapport de l’AFP, la France considère avec « admiration » les efforts du Maroc dans les secteurs de l’énergie, de l’eau et des chemins de fer, ainsi que de la santé, alors que Rabat a lancé un vaste processus de réformes.