Selon les prévisions annuelles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), publiées mercredi 10 avril 2024, la croissance en volume (corrigée de l’inflation) du commerce mondial des marchandises devrait s’élever à 2,6% en 2024 (contre une prévision de 3,3% en octobre) et de 3,3% en 2025, après avoir baissé de 1,2% l’an dernier.
Citée dans un article de La Tribune, la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala commente « nous progressons vers une reprise du commerce mondial, grâce à des chaînes d’approvisionnement résilientes et à un cadre commercial multilatéral solide ».
A noter que « l’OMC ne fait pas de prévisions pour le commerce mondial des services, mais souligne tout de même qu’il a augmenté de 9 % en 2023 », rapporte notre source, ajoutant que « l’organisation s’attend à ce que les événements sportifs qui doivent avoir lieu en Europe durant l’été (Jeux Olympiques et Euro-2024) stimulent le tourisme et le transport de passagers ».
Autre bonne nouvelle, le rapport assure que « la croissance du PIB mondial restera stable dans l’ensemble au cours des deux années à venir, devant atteindre 2,6 % en 2024 et 2,7 % en 2025 ».
Le commerce mondial impacté par la guerre d’Israël contre le Hamas
Selon l’économiste en chef de l’OMC cité par l’AFP, Ralph Ossa de l’OMC : « La révision à la baisse est principalement due aux résultats moins bons que prévu de l’Europe ».
Seule ombre au tableau, les tensions géopolitiques et l’incertitude des politiques économiques qui pourraient entraîner de fortes hausses des prix des produits alimentaires et de l’énergie, ce qui est à même de limiter l’ampleur de la reprise. Pour l’OMC, « si l’impact économique des perturbations dans le canal de Suez qui découlent de la guerre à Gaza a été jusqu’ici relativement limité sur le commerce mondial, certains secteurs, comme ceux des produits de l’industrie automobile, des engrais et du commerce de détail, ont déjà été affectés par des retards et des hausses des coûts de fret »…
Une autre problématique guette le commerce mondial, le protectionnisme, comme le craint l’OMC qu’elle considère « … comme boulet à la cheville de la croissance mondiale… Le commerce bilatéral entre les Etats-Unis et la Chine, qui avait atteint un niveau record en 2022, a enregistré en 2023 une croissance de 30% inférieure à celle des échanges de ces deux pays avec le reste du monde », explique Ralph Ossa.
De ce fait, l’OMC met en garde contre les différentes velléités que peuvent avoir certains pays ou politiques d’accroître le protectionnisme, mais ne site aucun nom. « Nous nous trouvons clairement à un moment important de l’histoire de la mondialisation. Je pense que de nombreux gouvernements évaluent ou réévaluent peut-être leurs choix en matière de politique commerciale et, bien entendu, cela aura des conséquences sur la manière dont le commerce international évolue », a expliqué Ralph Ossa. Rien que « le fait de ne pas savoir comment certains de ces choix politiques sont faits et cette incertitude en matière de politique commerciale sont déjà en soi un frein au commerce international ».