Des historiens, philosophes, éditeurs et autres journalistes alertent sur un procès sans précédent en Europe depuis 1945 : l’historien Luciano Canfora est poursuivi en diffamation par la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, suite à ses déclarations la qualifiant de « néonazie dans l’âme ». C’est ce qu’a rapporté le journal français Libération.
Les faits qui lui sont reprochés font référence à l’origine historique du parti dirigé par Meloni, Fratelli d’Italia, issu de la République de Salò, et à son apparente complaisance envers le néofascisme, illustrée par sa non-condamnation des manifestations néofascistes récentes.
Loin de l’image modérée qu’elle projette sur la scène internationale, Giorgia Meloni est, en réalité, selon le journal Libération, « en train de mettre l’Italie en coupe réglée ». D’ailleurs, elle ne cache pas son intention de faire évoluer l’Italie vers le modèle illibéral de la Pologne et de la Hongrie.
Une telle décision a fait réagir plusieurs personnalités politiques italiennes. À l’instar de l’ancien Premier ministre et président émérite de la Cour constitutionnelle, Giuliano Amato, qui s’inquiète : « On pense que c’est inconcevable, mais cela pourrait arriver ».
D’ailleurs, hasard ou pas, le ministère de la Justice a décidé d’annuler à la dernière minute une présentation du dernier livre de Giuliano Amato devant les détenus d’une prison…
Pour le procès de l’historien proprement dit, il aura lieu le 16 avril 2024 dans la ville de Bari.