Certains membres de la Banque centrale européenne (BCE) ont estimé que le moment était venu de réduire les taux d’intérêt, mais la majorité souhaitait attendre davantage de données pour avoir plus confiance dans la façon dont l’inflation se dirige vers son objectif de 2%, comme l’a expliqué jeudi 11 avril la présidente de la Banque, Christine Lagarde, s’exprimant lors de la conférence de presse après les décisions de politique monétaire.
« Si l’évaluation actualisée par le Conseil des gouverneurs des perspectives d’inflation, de la dynamique de l’inflation sous-jacente et de la force de la transmission de la politique monétaire renforce encore sa conviction selon laquelle l’inflation converge vers l’objectif de manière durable, il serait approprié de réduire le niveau actuel de resserrement de la politique monétaire », a déclaré la présidente de la BCE, Christine Lagarde, réitérant le message de l’annonce de politique monétaire de la banque.
« En juin, alors nous aurons de nouvelles données et de nouvelles prévisions », a ajouté la présidente de la BCE. « Nous serons en mesure d’évaluer tous ces éléments pour voir s’ils confirment notre espoir que l’inflation revienne à l’objectif de 2%, renforçant ainsi notre confiance ».
Elle a souligné par la même occasion que « quelques membres » du conseil d’administration « avaient suffisamment confiance » sur la base des preuves limitées à ce jour, pour soutenir une baisse des taux. Ces membres « ont accepté de suivre l’écrasante majorité » des membres du conseil d’administration. qui voulait « plus de preuves ».
« Nous ne nous engagerons pas sur le cours de la politique »
La présidente de la BCE a toutefois averti que la baisse des taux d’intérêt de juin ne devait pas être considérée comme acquise. « Les données entrantes continueront à nous guider et nous procéderons étape par étape lors de nos réunions », a-t-elle déclaré, soulignant que « nous ne nous engagerons pas sur la voie de la politique monétaire. Je ne peux pas m’engager tant que nous n’aurons pas toutes les données, tant que nous n’aurons pas analysé toutes les données ».
Dans le même temps, elle a reconnu que les taux d’intérêt se situent à des niveaux qui contribuent de manière significative au processus déflationniste, alors que l’économie est restée faible au premier trimestre. Elle a toutefois averti que les pressions intérieures sont fortes et maintiennent l’inflation des services à des niveaux élevés.
Lagarde a noté que l’inflation des services est restée élevée en mars à 4%, tandis que l’indice global a ralenti à 2,4% en mars contre 2,6% en février et l’inflation des produits alimentaires à 2,7% contre 3,9%. L’inflation des biens a de nouveau diminué en mars à 1,1% contre 1,6% en février, tandis que dans l’énergie elle était de -1,8% contre -3,7% le mois précédent.
Interrogée sur la manière dont la BCE sera affectée par l’évolution de la politique monétaire de l’autre côté de l’Atlantique, Lagarde a réitéré que la BCE est indépendante et ne fonde pas sa politique sur les décisions des autres banques centrales.
« Je ne spéculerai pas sur la politique monétaire des autres banques centrales. Mais je peux vous dire que l’Europe et les États-Unis sont deux choses différentes, ils ont des politiques monétaires et budgétaires différentes », a-t-elle déclaré.