Elle a connu des turbulences, mais elle redécolle. Ayant réussi à dépasser une conjoncture difficile, notamment après la crise de Covid, la Gazelle rebondit avec un chiffre d’affaires de près de 1,4 milliard de dinars en 2023, soit une augmentation de près de 17% par rapport à 2020. Un indicateur, parmi d’autres, qui s’améliore, confirmant le rétablissement de notre transporteur national.
C’est ce que nous confirme M. Khaled Chelly, PDG de Tunisair, pour qui la compagnie « revient de loin ». Ce sera aussi l’occasion de revenir, dans cette interview qu’il nous accorde, sur le plan de restructuration de la compagnie qui passe par un plan d’assainissement, le renforcement de la flotte et l’ouverture de nouvelles lignes, notamment vers la Chine, les Etats-Unis et l’Afrique, des destinations aussi lointaines que prometteuses. Décollage imminent? La compagnie a déjà effectué son envol et pris de l’altitude avec une incroyable énergie et une foi en l’avenir.
Aux commandes, il est vrai, il y a un pilote fort expérimenté, qui tient bien son cap et maîtrise son tableau de bord. Interview
Pour revenir à 2023, vous avez réalisé un chiffre d’affaires assez conséquent.
En effet, il est assez conséquent par rapport à celui de 2020. L’augmentation est d’environ 17%. Nous avons terminé l’année 2023 avec un chiff re d’aff aires de près de 1,4 milliard de dinars. En 2024, on compte augmenter ce chiffre pour atteindre, selon nos prévisions, 1,6 milliard de dinars.
En 2023, on a observé une reprise dans plusieurs secteurs, dans le secteur touristique, par exemple, il faut bien le dire.
Faut-il dire que sur les neuf millions de touristes en 2023, plus de cinq millions viennent d’Algérie et de Libye, qui n’utilisent pas vraiment l’avion.
C’est vrai. Cela dit, en ce qui nous concerne, on fait le constat par rapport au nombre d’entrées dans les aéroports tunisiens. Celui-ci a augmenté en 2023 de près de 20% par rapport à 2022. Pour l’aéroport de Tunis-Carthage, on s’est même rapproché du chiffre référence de 2019. On pense que pour 2024, ce chiffre référence va même être dépassé. Pour revenir à votre remarque concernant le nombre de passagers qui ont utilisé les aéroports tunisiens en 2023 et lorsqu’on parle de 20% d’augmentation, il s’agit des Tunisiens à l’étranger et surtout des touristes. Cela confi rme bien la reprise du secteur touristique. Elle sera plus élevée en 2024.
Vous avez évoqué un plan de sauvetage de Tunisair. Que peut-on savoir sur ce plan ?
Dans ses dernières déclarations, le président de la République évoque la nécessité de sauver la compagnie Tunisair. Ce sauvetage, nous l’avons entamé. Nous avons commencé à éponger nos dettes. Concernant le volet de l’assainissement social, nous avons repris le dossier et nous comptons le finaliser fin 2024. Nous ne sommes plus, bien sûr, dans les mêmes proportions qu’en 2014. A cette époque, on parlait d’un effectif de 1700 personnes. Il n’est plus le même actuellement. Nous sommes sous la barre de 6500 personnes. Il y a eu pratiquement 2000 départs, sous forme de retraite et de retraite anticipée, de 2013 à 2024.
Nous comptons, toutefois, continuer l’assainissement social, avec, au niveau du groupe, mille départs. Le groupe est constitué de Tunisair avec près de 3100 employés, Handling avec près de 2200 employés, Tunisair technique avec près de 820 employés et Tunisair express avec 220 employés. Les deux parties qui seront concernées par l’assainissement seront Tunisair et Handling. Nous comptons, comme je viens de le dire, réduire de mille le nombre d’employés. Il y aura donc des départs, mais nous comptons renforcer la compagnie par le recrutement de nouveaux cadres. Nous voulons nous orienter vers le digital et l’augmentation du taux de l’encadrement. Nous voulons élaguer des métiers qui ne sont plus nécessaires, renforcer la compagnie avec le recrutement d’ingénieurs pour une digitalisation tous azimuts.
Nous avons commencé par consolider nos acquis après la Covid, nous voulons maintenant nous projeter sur l’avenir, moyennant le renforcement de la flotte avec l’acquisition, espérons-le, de deux avions par an pour les cinq ans à venir.
Nous envisageons de nous ouvrir aussi sur l’Afrique, sur la Chine. Pour la Chine, nous prévoyons d’ouvrir une ligne en 2026, mais pourquoi pas en 2025. Il faut savoir que plus de 30 mille touristes chinois par an viennent en Tunisie. C’est un potentiel qu’il faut exploiter. Nous devons nous y préparer dès aujourd’hui, De même, nous sommes en train de pousser les négociations avec les Etats-Unis pour l’ouverture de lignes.
Extrait de l’interview qui est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 892 du 10 au 24 avril 2024
Reste encore trop cher de plus ses agents n’ont aucun respect avec les passagers par apport aux agents Transavia où air France et c’est dommage j’ai des mouvais souvenirs avec Tunisair
Bravo si khaled… un travail monstre effectué.. bonne continuation
Zyed Landoulsi