Un atelier de formation regroupant les parties concernées par la gestion de la sécurité routière à l’échelle nationale et régionale a eu lieu les 15 et 16 avril, à Tunis.
Cet atelier, intitulé « Gestion de la sécurité routière : système sûr et routes sûres », intervient dans un contexte où la Tunisie peine à freiner l’hécatombe. Et ce, vu que les indicateurs sur la sécurité routière sont au rouge et les bilans sont alarmants.
Intervenant à l’ouverture du Workshop, le directeur général des ponts et chaussées au ministère de l’Equipement et de l’Habitat, Slah Zouari, a souligné que l’objectif de cette formation est de renforcer la gestion de la sécurité routière par les parties impliquées dans la conception, l’exploitation et l’inspection du réseau routier.
Il a mis l’accent sur l’importance de la gestion préventive de la sécurité pour aboutir à la réduction systémique de la mortalité routière, qui a enregistré, en 2023, une hausse de 14,8 %. Tel qu’il ressort du rapport annuel de l’Observatoire national de la sécurité routière.
La première journée de l’atelier a été consacrée à l’initiation générale sur le concept du « système sûr », ses principes; ainsi que sur les moyens de le mettre en œuvre sur les différentes routes en Tunisie.
A ce propos, le Conseiller en sécurité routière au sein de la Banque européenne d’investissement (BEI), Brendan Halleman, a précisé que l’approche du « système sûr » est, en chiffre, la manière la plus efficace de faire face aux risques de tragédies sur un réseau routier.
Ce système, en cours d’adoption par un nombre croissant de pays, est fondé sur une position « éthique » selon laquelle « il est inacceptable que des personnes soient gravement blessées ou tuées sur le réseau routier », a-t-il dit.
Cependant, ajoute-t-il, la mise en œuvre requiert un engagement gouvernemental, ainsi que la participation de diverses parties dont des composantes de la société civile, en particulier les associations actives dans la protection de l’environnement.
M. Halleman a, par ailleurs, indiqué que l’un des objectifs de cet atelier de formation est d’expliquer aux directions concernées les méthodes à adopter dans l’inspection des tronçons de route à risque ainsi que dans les commandes des audits de sécurité.
Ce qui permet, selon lui, de déployer l’ensemble des actions pertinentes à l’échelle du réseau routier, à la lumière des indicateurs sur les risques mesurés en se basant sur les études et audits de sécurité routière.
Le conseiller de la BEI a fait noter que le système sûr est au cœur du Plan mondial pour la décennie d’action pour la sécurité routière 2021-2030, élaboré par l’ONU qui s’emploie à réduire à 50 % le nombre des accidents de la route enregistrés à l’échelle mondiale.
Il a, en outre, évoqué les lourdes répercussions économiques des accidents de la routes ainsi que les limites qu’ils imposent sur les politiques publiques de l’Etat, dans divers secteurs.
En effet, les accidents de routes entravent les politiques publiques en matières de promotion des mobilités douces qui font appel, seulement, à l’énergie humaine, essentiellement le vélo; mais aussi aux moyens de mobilité collectifs contribuant à une baisse des émissions de CO2, a-t-il précisé.
La deuxième journée de l’atelier de formation a été l’occasion d’examiner le rôle des concepteurs de route afin de garantir une meilleure sécurité routière. Et ce, à travers les audits et l’inspection de sécurité.
Dans ce contexte, l’expert en sécurité routière au sein de la BEI, Ahmed Ksentini a souligné que le concepteur se doit de s’assurer que la sécurité des usagers de route a bien été prise en compte de la conception jusqu’à la mise en service de la route.
Après le début d’exploitation de la route, il est primordial de poursuivre le contrôle qualité des conceptions et des projets d’aménagement vis-à-vis de la sécurité des automobilistes.
Ont pris part à la session de formation, des représentants du ministère de l’Intérieur, du ministère de l’Equipement et de l’Habitat, de la société Tunisie autoroutes, de l’Observatoire national de la sécurité routière et des municipalités concernées par les projets routiers financés par la Banque européenne d’investissement.
Avec TAP