Une guerre totale entre Israël et l’Iran pourrait faire grimper considérablement les prix du pétrole de 30 à 40 dollars le baril, ont déclaré des experts de Bank of America à leurs clients dans une note de recherche consultée par CNBC.
Téhéran et Jérusalem-Ouest ont échangé leurs menaces depuis que l’Iran a mené sa première attaque militaire directe contre l’État juif le week-end du 13 avril 2024, en représailles à une frappe aérienne israélienne contre la mission diplomatique iranienne en Syrie au début du mois.
Si les hostilités dégénèrent en un conflit prolongé qui aurait un impact sur les infrastructures énergétiques et perturberait les approvisionnements en brut iranien, le prix du Brent, référence mondiale, pourrait augmenter «considérablement» pour atteindre 130 dollars au deuxième trimestre de cette année, indique une note de recherche de Bank of America, selon CNBC. Elle a ajouté que le pétrole brut américain pourrait grimper jusqu’à 123 dollars.
Le scénario supposerait que la production pétrolière iranienne chuterait jusqu’à 1,5 million de barils par jour (b/j). Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Iran, membre fondateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), produit environ 3,2 millions de barils de pétrole par jour. L’année dernière, elle s’est classée deuxième source mondiale de croissance de l’offre après les États-Unis.
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Si un conflit entraînait des perturbations en dehors de l’Iran, par exemple une perte de 2 millions de b/j ou plus sur le marché, les prix pourraient grimper de 50 dollars le baril, selon la note. Le Brent finirait par s’établir autour de 100 dollars en 2025, tandis que la référence américaine West Texas Intermediate (WTI) reviendrait à 93 dollars, prédit-il.
Le prix du brut Brent a grimpé à plus de 91 dollars le baril au début du mois après que Téhéran a menacé de représailles contre Israël. Cependant, comme l’a souligné l’équipe économique mondiale de la banque, dans les jours qui ont suivi, les prix du pétrole brut ont chuté en raison du « nombre limité de victimes et de dégâts » qu’elle a causés.
Les analystes ont prévenu que la réaction du marché « pourrait ne pas refléter les implications économiques et géopolitiques à moyen terme » de la toute première attaque militaire directe de l’Iran contre Israël.
Si une guerre se limite aux deux nations, Bank of America n’y voit que peu d’impact sur la croissance économique américaine et sur la politique monétaire de la Réserve fédérale. Une guerre régionale généralisée pourrait toutefois avoir un impact substantiel sur les États-Unis, selon l’institution.