Aux dernières nouvelles, les trois explosions survenues ce vendredi 19 avril à l’aube près d’une des bases militaires dans la région d’Ispahan au centre de l’Iran, sont la riposte israélienne aux récentes frappes iraniennes contre son territoire. Cependant, les installations ont été épargnées.
Il fallait s’y attendre. L’Etat hébreu a choisi une date symbolique, le 85ème anniversaire du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, pour lancer sa riposte contre l’Iran, à l’aube de ce vendredi. Et ce, en représailles aux frappes iraniennes massives contre son territoire dans la nuit du samedi 13 avril au dimanche 14 avril. Toutefois, selon plusieurs médias aux Etats-Unis qui citent des « sources dignes de foi», cette attaque n’avait pas pris pour cible les installations nucléaires.
Parallèlement, des explosions ont également été entendues à la même heure dans le sud de la Syrie. C’est ce qu’indique l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). « Des frappes israéliennes ont visé une position de radar de l’armée syrienne entre les provinces de Soueida et de Deraa ».
Toujours selon les médias américains, Israël aura prévenu Washington de son attaque sur l’Iran. Quelques heures après les explosions en Iran, l’ambassade américaine en Israël ordonnait à ses employés et à leurs familles de limiter leurs déplacements à l’intérieur du pays.
Les installations nucléaires « totalement en sécurité »
En effet, l’agence officielle Fars a rapporté que trois explosions ont eu lieu près d’une base militaire à Qahjavarestan. Cette localité se situe entre Ispahan et son aéroport, dans le centre du pays. « Des drones ont été abattus, mais il n’y a pas eu d’attaque jusqu’à présent par missiles ». Ainsi confirme le média iranien, qui ajoute que les installations nucléaires basées dans la région d’Ispahan sont « totalement en sécurité ». De même que, « suite de l’activation de la défense aérienne dans certaines régions du pays, aucun dégât ou explosion à grande échelle n’a été signalé ».
Notons à ce propos qu’un haut responsable militaire iranien, le général Ahmad Haghtalab, avait mis hier jeudi en garde Israël contre une éventuelle attaque contre ses sites nucléaires. En affirmant que l’Iran n’hésiterait pas à lancer des représailles. « Si le régime sioniste veut prendre des mesures contre nos centres et installations nucléaires, il fera certainement face à notre réaction », affirmait donc le chef de la division de la sécurité nucléaire du corps des Gardiens de la Révolution.
Pour rappel, la mégalopole d’Ispahan abrite une base militaire majeure et plusieurs installations nucléaires, dont un nouveau réacteur de recherche qui est en construction depuis février et trois réacteurs en activité. La région abrite également un site souterrain d’enrichissement d’uranium qui a été la cible à plusieurs reprises d’attaques de sabotage israéliennes.
« No comment »
A noter que bien que deux responsables de la défense israélienne aient confirmé au New York Times, sous couvert de l’anonymat, que l’attaque sur Ispahan était le fait de l’État hébreu, l’armée israélienne a indiqué ne pas avoir de commentaire à faire « pour le moment » au sujet des explosions.
Idem pour Washington qui n’a pour l’instant fait aucun commentaire officiel. « Nous n’avons pas approuvé la riposte », a toutefois déclaré un responsable américain, selon CNN.
Un avertissement ambigu
Au final, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a mis à exécution sa menace de représailles contre son ennemi régional. Et ce, malgré l’appel solennel du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres aux deux belligérants à une « retenue maximale ». Et ce, afin d’éviter « des confrontations militaires majeures sur de multiples fronts au Moyen-Orient ». Et surtout, en dépit de l’avertissement américain.
En effet, selon le quotidien The Time of Israël, le président américain Joe Biden a demandé le 15 avril à son homologue israélien lors d’un appel téléphonique de « bien réfléchir, et dans une perspective stratégique, au risque d’escalade ». Et ce, « au moment de décider de quelle manière répondre à l’attaque de drones et de missiles venus d’Iran ».
Toujours selon la même source, l’actuel locataire de la Maison Blanche, qui cherche par tous les moyens à éviter un embrasement au Moyen-Orient, a pris soin de ne pas dire que l’Administration américaine s’opposait à une riposte militaire israélienne à l’attaque de l’Iran. Toutefois, les États-Unis ne se joindraient pas à Israël dans le cas d’une telle frappe ».
« Ensemble avec nos partenaires, nous avons vaincu cette attaque de l’Iran », s’est-il réjoui. En affirmant œuvrer « en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza qui ramènera les otages à la maison et empêchera le conflit de s’étendre plus qu’il ne l’est déjà ».