Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) conviennent que la première baisse des taux devrait avoir lieu en juin. Cependant, le nombre de baisses de taux d’intérêt qui suivront et à quel rythme elles seront mises en œuvre restent encore à déterminer.
Les divergences d’opinions parmi les membres du Conseil des gouverneurs de la BCE qui sont dernièrement apparues soulignent la difficulté de trouver un terrain d’entente. Alors que les décideurs monétaires de la zone euro se rapprochent de leur objectif d’inflation de 2 %; mais s’inquiètent des risques d’un nouveau choc sur les prix du pétrole ou des effets des retards de la décision de la Banque fédérale américaine (FED) à amorcer une baisse des taux d’intérêt.
Seuls quatre des 26 membres du Conseil des gouverneurs n’ont pas pris part au débat qui a eu lieu samedi 20 avril dans le cadre de la session de printemps du Fonds monétaire international à Washington.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, s’en est tenue à la ligne officielle selon laquelle les coûts d’emprunt dans la zone euro diminueront dans un « délai raisonnablement court » et que les données économiques fourniront des indications sur ce qui sera décidé ensuite.
Alors que tous les responsables ont indiqué qu’en juin la BCE commencerait à réduire les hausses de taux sans précédent qui ont pesé sur l’économie de la zone euro afin de maîtriser l’inflation, ils ont chacun exprimé des niveaux de conviction différents.
De son côté le banquier central autrichien Robert Holzmann se dit moins enthousiaste et perçoit ces attitudes comme « bellicistes ». D’ailleurs, il n’est « pas entièrement » convaincu, même s’il penchait dans cette direction.
L’Allemand Joachim Nagel et le Slovène Bostian Vasle ont évoqué la « probabilité » croissante d’une telle décision.
Le Slovaque Petar Kazimir a vu une porte s’ouvrir; tandis que l’Italien Fabio Panetta a suggéré que « juin pourrait apporter des nouvelles ».
Son homologue finlandais Olli Rehn s’est montré plus convaincu, affirmant que « le moment sera venu » si l’inflation se développe comme prévu. Alors que le Français François Villerois a déclaré que la réduction des coûts d’emprunt de juin devrait se poursuivre, « sauf grosse surprise ».
Ainsi, comme il semble y avoir un accord complet sur la première baisse des taux d’intérêt en juin, une grande partie des discussions se concentre désormais sur l’évolution des taux d’intérêt après juin.
Un groupe de responsables, dont le Letton Martin Kazaks, estime qu’il est trop tôt pour crier victoire sur l’inflation et ne voit pas la nécessité de réduire hâtivement les coûts d’emprunt à des niveaux qui cesseraient de freiner la demande.
Un autre cercle de responsables, autour de l’économiste en chef Philip Lane, souligne que puisque la BCE prend ses décisions en fonction des données économiques, elle déterminera sa politique à chaque réunion sur cette base, sans aucune raison de s’engager à l’avance sur une politique particulière, prédéterminée.