La 25ème édition du Forum international de L’Economiste maghrébin, organisée jeudi 25 avril 2024 à l’hôtel LAICO à Tunis, a tenu toutes ses promesses, tant par la pertinence de la thématique « La souveraineté alimentaire dans le nouveau basculement géopolitique » que par la qualité des panélistes et autres intervenants.
Et comme c’est souvent le cas avec Hédi Mechri -naguère enseignant universitaire de son état-, la thématique principale a été répartie, pour une meilleure compréhension, entre trois sous-thèmes.
L’objet de notre article concerne le troisième panel ayant pour thème « La science et la technologie au service de la souveraineté alimentaire », avec panélistes Mohamed Fadhel Kraïem (KPMG, ancien ministre des Technologies de la communication et de l’Agriculture), Mathieu Brun (directeur scientifique de la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde – FRAM), Anissa Hanafi (Dr au département d’économie-gestion agricole et agroalimentaire à l’INAT), Amor Chermiti (professeur universitaire et ancien DG de l’INRAT, Aziz Kaouach, CEO de Dooda (conception et production de l’alimentation de demain). Et Sami Zaoui comme modérateur.
Dans son intervention, Mohamed Fadhel Kraïem a rappelé tout ce qui a été fait dans les années 70 par compétences tunisiennes dans plusieurs domaines, dont l’agriculture, soulignant cependant la nécessité d’être capables de gérer, de gouverner dans le respect des délais. Autrement dit, en finir avec l’inertie, ces retards, dans l’exécution des décisions, des tâches. Pour illustrer ses propos, il cite l’exemple des trois projets de dessalement de l’eau qui ont pris énormément de retard.
Il estime en tout cas que l’Etat doit avoir une politique, une vision claire en matière de l’eau. Sur ce point, il soulignera que le prix de l’eau est tellement faible que cela ne pousse pas le consommateur à un faire un effort pour ne pas la gaspiller, invitant donc par ricochet à une augmentation du prix de l’eau.
De son côté, Amor Chermiti aborde deux notions : sécurité alimentaire et sécurité nutritionnelle. Mais auparavant, il affirme que « tous les pays industrialisés ne sont arrivés à leur niveau technologique que grâce au développement du secteur agricole ».
Ensuite, il dit ne pas présenter l’agriculture en tant qu’outil de production, c’est un art, c’est la culture. En Tunisie, le tourisme a été développé grâce au développement de l’agriculture. L’agriculture, c’est également la santé, l’environnement, le commerce…
Au final, l’agriculture doit avoir un rôle nourricier du moins pour les produits de base (céréale), et préserver les ressources naturelles, garantir une vie meilleure pour les générations futures. C’est un secteur multifonctionnel.
En un mot, il estime nécessaire de savoir gérer l’abondance (stockage de l’eau,, préservation des sols et des ressources naturelles) au lieu de chercher à trouver des solutions à la sécheresse.