Le deuxième panel et le fireside chat tenus dans le cadre de la 25ème édition de l’Économiste Maghrébin qui s’est déroulée le 25 avril 2024 à Tunis, sur le thème « La souveraineté alimentaire dans la nouvelle géopolitique », ont mis en lumière la nécessité de repenser la gouvernance de l’eau pour un développement durable et les enjeux du financement des systèmes agroalimentaires.
Le fireside chat, modéré par Wassim Belarbi, a réuni Khadija Ayari, chargée de projets eau et assainissement à l’AFD-Tunis, et Pier Francesco Mantonavi, spécialiste en gestion de l’eau à la Banque mondiale.
Lors de son intervention, Khadija Ayari a souligné l’importance continue du sujet de la gouvernance de l’eau. Elle a insisté sur la nécessité que cette gouvernance soit basée sur le consensus et le développement, la voyant comme un mécanisme d’intelligence collective. Elle a également souligné l’importance de mobiliser les ressources nécessaires. Tout en notant qu’il n’existe pas de solution universelle pour mettre en œuvre une bonne gouvernance.
En réponse à la question de l’animateur sur le rôle de l’AFD en tant que bailleur de fonds, elle a expliqué que l’AFD intervient tant dans le financement que dans l’assistance technique. Elle a souligné que l’AFD évalue l’impact des projets avant de fournir un financement. Citant l’exemple de l’absence d’accord pour les crédits à des projets ayant des impacts négatifs sur l’eau. Elle a également noté les progrès réalisés par la Tunisie dans le secteur de l’eau.
Pier Francesco Mantonavi, pour sa part, a plaidé en faveur d’une meilleure utilisation et gestion de l’eau en Tunisie. Tout en mettant en lumière le rôle de la Banque mondiale dans ce domaine.
Le deuxième panel, modéré par le cofondateur et PDG de Be Wireless Solutions, Karim Kharat, s’est concentré sur le financement des systèmes agroalimentaires. Deux intervenants ont souligné les problèmes rencontrés dans ce domaine.
Lotfi Debbabi,CEO QNB Tunisia , a relevé que les banques ne sont pas souvent enclines à financer le secteur agricole, en raison des difficultés de remboursement et de l’insolvabilité. Il a plaidé en faveur de codes adaptés aux aléas de cette activité; regrettant que le secteur agricole soit largement livré à lui-même. Il a également insisté sur l’importance de ce sujet pour tous les acteurs impliqués.
De son côté, Alexandre Borde, associé chez Cibola Partners, met en exergue l’importance des financements pour garantir la sécurité alimentaire et se prémunir contre les famines. Il a noté que la plupart des financements se concentrent sur le climat et la sécurité alimentaire.
Cette réunion a donc mis en lumière les défis et les enjeux cruciaux liés à la gouvernance de l’eau et au financement des systèmes agroalimentaires, dans un contexte de géopolitique en évolution.