Selon un récent rapport du groupe de surveillance climatique « Net-Zero Tracker », seules 40 des 100 plus grandes entreprises privées mondiales se sont engagées à atteindre des objectifs de zéro émission nette de carbone; et ce, pour lutter contre le changement climatique et la préservation de l’environnement. Ce qui les place loin derrière les entreprises cotées en bourse.
Le rapport souligne que pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris de 2015 sur l’environnement visant à limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius, toutes les entreprises doivent réduire leurs émissions de carbone, responsables du réchauffement climatique.
John Lange de Net Zero Tracker a expliqué à l’AFP que les entreprises privées sont moins enclines à ressentir les pressions du marché et de la réputation que les entreprises cotées en bourse. Ce qui les rend plus lentes à s’engager dans des actions climatiques, en raison d’un manque de réglementation.
A cet égard, une comparaison a été faite entre les stratégies de réduction des émissions et les objectifs de zéro émission nette des 100 plus grandes entreprises publiques et privées du monde. Ainsi, le rapport révèle que seulement 40 % des entreprises privées ont des objectifs de zéro émission nette. Tandis que 70 des 100 plus grandes entreprises publiques l’ont fait.
Parmi les entreprises privées ayant des objectifs, seulement huit ont élaboré des plans pour les atteindre. Le rapport critique cette approche en soulignant : « Une promesse sans plan n’est pas une vraie promesse; mais plutôt une stratégie de relations publiques ».
Les crédits carbone permettent aux entreprises de compenser leurs émissions en investissant dans des projets de réduction ou d’évitement d’émissions. Cependant, ils suscitent des critiques car cela permet aux entreprises de continuer de polluer.
Bien que la réglementation mondiale ait augmenté, les progrès sont limités depuis l’analyse de 2022. Plusieurs juridictions, dont le Royaume-Uni, ont commencé à mettre en place des réglementations sur la divulgation climatique. Et d’autres, comme la Californie et Singapour, exigeront des rapports sur les émissions de gaz à effet de serre à partir de 2027.
Pour sa part, l’UE a également introduit des directives sur les rapports de développement durable et sur le devoir de diligence des entreprises en matière de développement durable. En obligeant des milliers de grandes entreprises à divulguer et à réduire leur impact climatique.
Ces réglementations européennes auront un impact important sur la protection de l’environnement. Elles s’appliqueront non seulement aux entreprises basées dans l’UE; mais aussi à celles ayant des filiales dans les États membres. Sybrig Smit, du NewClimate Institute, a souligné que ces réglementations empêcheront les entreprises d’éviter leurs responsabilités climatiques.