La guerre des devises, débutée en 2010, reste pour l’instant un conflit de faible intensité, mais son évolution passée laisse présager une escalade possible. Ce phénomène est l’une des dynamiques clés du système financier mondial actuel.
Ce type de guerre survient lorsque la croissance mondiale n’est pas suffisante pour rembourser les dettes, créant un déséquilibre entre la croissance et le poids des dettes.
Lorsque la croissance est abondante, les manipulations monétaires des pays sont généralement négligeables, mais en période de faible croissance, chaque avantage devient crucial, créant ainsi un climat de compétition acharnée.
Les guerres des devises ne génèrent pas de croissance, elles la redistribuent temporairement entre les pays participants, mais elles peuvent aussi entraîner des conséquences graves comme l’inflation, la récession et même des conflits armés.
Depuis 2010, nous vivons la troisième guerre des devises de l’histoire récente. Les précédentes guerres, de 1921 à 1936 et de 1967 à 1987, ont été marquées par des dévaluations monétaires et des politiques protectionnistes.
Ces conflits ont souvent précipité des crises économiques majeures, comme la Grande Dépression des années 1930.
L’ère du « roi dollar » entre 1985 et 2010 a été une exception, caractérisée par une croissance économique mondiale stable, basée sur la prééminence du dollar américain comme référence monétaire internationale.
Cependant, depuis 2010, les États-Unis ont changé de cap, déclarant essentiellement une nouvelle guerre des devises. Dans ce contexte, l’émergence potentielle d’une monnaie des BRICS adossée à l’or pourrait aggraver les tensions et conduire à une escalade de la guerre des devises. Ainsi, les leçons du passé nous rappellent que les guerres des devises sont rarement bénéfiques et peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur l’économie mondiale.