Le slogan de souveraineté nationale en Tunisie depuis 2011 a bel et bien changé de manière plus complexe. Et ce à travers d’une série d’ influences passant d’ottomano-qataries à celle d’algéro-italiennes.
Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique, rappelle que l’héritière de Carthage devrait tirer des leçons de son histoire pour garantir un avenir prospère pour ses citoyens, sans dépendance étrangère.
Il exprime son analyse comme suit : « Décidément, le slogan de souveraineté nationale a atteint des sommets d’ambivalence depuis 2011, en faisant passer la Tunisie des velléités de tutelle ottomano-qatarie à ce qui commence à prendre, à tort ou à raison, l’allure d’un condominium algéro-italien, avec une tendance à devenir inquiétant pour certains et de moins en moins tolérable pour d’autres. L’héritière de Carthage gagnerait à garder à l’esprit les péripéties, des plus heureuses aux plus sombres, de son histoire pour pouvoir bâtir un avenir digne et prospère pour ses citoyens. Il n’y a pas de souveraineté et de dignité nationales sous l’aile de quelque puissance étrangère, sœur ou amie, surtout si l’histoire est riche d’épisodes incitant à la circonspection. A fortiori, la politique internationale, surtout en cette époque de grandes incertitudes et de profondes mutations, dicte de considérer comme un principe cardinal ce qu’ont répété dans le passé de grands hommes d’État, à savoir que les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. »