Un rapport d’experts du Fonds monétaire international (FMI) pointe du doigt l’Égypte pour ne pas avoir respecté huit conditions et engagements de réformes imposés par l’organisation. Ces manquements incluent la non-publication des marchés publics de grande valeur, le retour à un taux de change fixe et d’autres actions en violation des directives du FMI. Malgré les engagements pris pour corriger ces lacunes, des défis persistants sont observés, notamment des prêts non autorisés de la Banque centrale à des entités gouvernementales.
Un rapport d’experts du Fonds monétaire international indique que l’Égypte n’a pas respecté huit conditions et engagements de réformes conclus avec le Fonds. Ainsi, selon le rapport publié vendredi 26 avril, l’Égypte a violé les conditions du FMI, à savoir « la publication de tous les marchés publics d’une valeur supérieure à 20 millions de dollars sur le portail électronique des marchés publics, la poursuite de l’application de l’indice des prix de détail des carburants et la publication des trois derniers rapports annuels de l’Agence centrale en temps utile.
Les éléments violés par l’Égypte comprennent également « la publication d’un rapport annuel complet sur les dépenses fiscales, l’adoption d’une approche des procédures douanières basée sur les risques et la réduction du temps nécessaire pour dédouaner les importations au port d’Alexandrie ».
Parmi les conditions que l’Égypte n’a pas mises en œuvre figurent aussi « l’achèvement de la conversion des documents gouvernementaux en documents électroniques, le suivi et le reporting par le ministère des Finances des arriérés de paiement; y compris ceux des entreprises publiques, et la publication de la loi des réglementations pour la gestion des finances publiques ».
Le Fonds monétaire international a déclaré que l’Égypte s’est engagée à remédier au recours du gouvernement aux facilités de découvert de la Banque centrale et aux activités hors budget du secteur public.
Le rapport, publié quatre semaines après que le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a approuvé un programme de soutien financier de huit milliards de dollars à l’Égypte, indique que Le Caire s’est engagé à remédier à des faiblesses telles que les prêts de la Banque centrale aux organismes publics.
Le rapport indique aussi que l’Égypte a déjà pris des mesures pour resserrer sa politique monétaire, passer à un système de taux de change flexible et à un système de taux de change libre, et augmenter les prix de l’essence et du carburant pour compenser les ajustements précédents depuis décembre 2022.
« Le retour à un taux de change fixe a entraîné une pénurie de devises étrangères, une demande importante de devises étrangères sur le marché parallèle et une restriction des importations. Ce qui a alimenté l’inflation et affecté la croissance », ajoute encore le FMI.
Quant au retard dans la hausse des taux d’intérêt en raison de l’inflation, plus élevée que prévu, le rapport a conduit à la poursuite des taux d’intérêt négatifs et de la répression financière.
Enfin, notons que le Fonds a suspendu un programme de soutien initial d’une valeur de trois milliards de dollars l’année dernière; et ce, en raison d’erreurs dans la mise en œuvre des politiques.