Le président du Front de salut national, Ahmed Nejib Chebbi, a annoncé, ce mardi 30 avril 2024, qu’il ne présentera pas de candidat à la prochaine élection présidentielle. Et ce compte tenu de la situation actuelle, car il estime ne pas remplir les conditions nécessaires pour une compétition libre et transparente.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi à Tunis, M. Chebbi a ajouté que le Front pourrait reconsidérer sa décision si les conditions évoluaient. Et surtout si les prisonniers d’opinion étaient libérés, garantissant ainsi le droit d’éligibilité à tous les citoyens.
En outre, M. Chebbi souligne l’engagement de son parti à la tenue de l’élection présidentielle en 2024. Une échéance constitutionnelle régulière qui est un pilier de la légitimité de l’État.
« Le Front, qui s’oppose au processus du 25 juillet, s’engage à travailler et à coopérer avec toutes les forces pour défendre le droit électoral de tout candidat crédible confronté à la marginalisation et à la répression », déclare-t-il.
Il ajoute que la lutte pacifique et civile se poursuivra pour l’annulation du décret-loi n°54. Mais aussi : la levée de l’état d’urgence et l’abrogation du décret-loi n°50 de l’année 1978 régissant l’état d’urgence ; ainsi que pour garantir la neutralité et l’indépendance de l’instance électorale.
De plus, il réaffirme son soutien à la loi électorale de l’année 2014 comme cadre pour l’organisation des prochaines élections ; ainsi qu’à la publication d’un décret fixant la date du scrutin et le début de la campagne officielle.
De son côté, Abdellatif El Mekki, secrétaire général du parti « Amal wa Enjaz », estime que le pouvoir est confronté, à travers cette élection, à un défi de taille.
Par ailleurs, notons que le Front de Salut National est une coalition politique créée en mai 2022. Elle s’oppose au processus du 25 juillet, dirigé par le président de la République, Kaïs Saïed.
Le Front est notamment composé du Mouvement Ennahdha, du Mouvement de l’Espoir, de la Coalition de la Dignité et de « Qalb Tounès », du Mouvement Harak Tounes, ainsi que d’activistes de la société civile.
Enfin, soulignons que le chef de l’Etat a affirmé à plusieurs reprises que l’élection présidentielle se déroulera à temps et selon les conditions établies par la Constitution du 25 juillet 2022.