La Réserve fédérale (Fed) a souligné, mercredi 1er mai 2024, que l’inflation est restée obstinément élevée ces derniers mois. Elle déclare qu’elle ne prévoyait pas de réduire les taux d’intérêt tant qu’elle n’aura pas « une plus grande confiance » dans le fait que la hausse des prix ralentirait durablement pour atteindre son objectif de 2 %.
La Fed a rendu sa décision dans un communiqué à l’issue de sa dernière réunion, au cours de laquelle elle a maintenu son taux directeur à son plus haut niveau depuis deux décennies, à environ 5,3 %. Plusieurs rapports plus chauds que prévu sur les prix et la croissance économique ont récemment ébranlé la conviction de la Fed selon laquelle l’inflation diminuait régulièrement. La combinaison de taux d’intérêt élevés et d’une inflation persistante est également apparue comme une menace potentielle pour la réélection du président Joe Biden.
« Ces derniers mois, a déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, lors d’une conférence de presse, l’inflation a montré un manque de progrès supplémentaires vers notre objectif de 2 % ».
M. Powell a fait preuve d’optimisme quant à l’inflation. Malgré les récents revers, « je m’attends à ce qu’au cours de cette année, nous assistions à un retour de l’inflation ».
Les traders de Wall Street ont d’abord salué la perspective que la Fed réduise ses taux à un moment donné cette année; ainsi que le commentaire de M. Powell selon lequel la Fed n’envisage pas de revenir à des hausses de taux pour lutter contre l’inflation.
En réalité, Jerome Powell a néanmoins esquissé une série de scénarios potentiels pour les mois à venir. Il a déclaré que si les embauches restaient fortes et que « l’inflation évolue latéralement », cela « serait un cas dans lequel il serait approprié de suspendre les baisses de taux ».
Le message global de la Banque centrale américaine mercredi– selon lequel il faut davantage de preuves que l’inflation ralentit jusqu’au niveau cible de la Fed avant que les décideurs ne commencent à réduire les taux– reflète un changement brutal. Pas plus tard que lors de leur dernière réunion, le 20 mars, les responsables avaient prévu trois réductions de taux en 2024, probablement à partir de juin.
Mais étant donné la persistance d’une inflation élevée, les marchés financiers s’attendent désormais à une seule baisse des taux cette année, en novembre, selon les prix à terme suivis par CME FedWatch.
Ainsi, les perspectives plus prudentes de la Fed découlent de trois mois de données faisant état de pressions inflationnistes chroniques et de dépenses de consommation robustes. L’inflation est passée d’un sommet de 7,1 %, selon la mesure privilégiée par la Fed, à 2,7 %. Et ce, grâce au relâchement des chaînes d’approvisionnement et à la baisse du coût de certains biens.