Les avocats ont mené, ce jeudi 2 mai, une grève avec présence sur les lieux dans les grands tribunaux. Et ce, à Tunis, à l’initiative de l’Ordre national des avocats de Tunisie, section de Tunis.
Ils ont organisé un rassemblement de protestation devant le Tribunal de première instance de Tunis (Bab Bnet) pour réclamer une « amélioration » du secteur de la justice et dénoncer ce qu’ils ont qualifiées de « restrictions » sur le travail des avocats.
Les participants à cette grève ont brandi des slogans appelant à « cesser l’ingérence dans le système judiciaire » et garantir la liberté des avocats.
Dans une déclaration aux médias, Laaroussi Zguir, président de la section de Tunis de l’Ordre des avocats, a indiqué que la principale raison de l’appel à ce rassemblement et à cette grève est la situation actuelle du système de justice qui « n’est plus désormais capable de remplir son rôle dans les conditions actuelles ».
« Il n’est malheureusement plus possible de travailler dans ce secteur avec la fluidité requise en raison des restrictions imposées aux avocats », a-t-il regretté. Tout en ajoutant que la section de Tunis de l’Ordre des avocats a organisé plusieurs réunions avec les autorités compétentes pour interpeller le pouvoir « sauf que les prétextes avancés n’ont guerre changé, tels que le manque flagrant de magistrats et de greffiers ».
L’autre raison qui a incité à prendre de telles initiatives est le nombre de restrictions « sans précédent » auxquelles font face les avocats. Notamment en ce qui concerne le droit de visite dans l’affaire dite du complot contre la sûreté de l’Etat, selon M. Zguir.
Pour sa part, le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), Bassem Trifi, a indiqué que la ligue participe à cette grève « pour tirer la sonnette d’alarme concernant la situation du secteur judiciaire. Et plus particulièrement en ce qui concerne l’infrastructure, les postes vacants de magistrats et de greffiers et l’inaccessibilité des citoyens à la justice ».
D’ailleurs, dans une déclaration à la TAP, M. Trifi a affirmé que la ligue soutient cette grève et adopte ses revendications dont en premier lieu le respect de la loi et des procédures dans toutes les affaires.
De plus, M. Trifi souligne que la ligue soutient également les avocats arrêtés depuis plus de 14 mois ainsi que l’ancien bâtonnier des avocats, Chawki Tabib qui a entamé une grève de la faim depuis trois jours pour protester contre la décision de l’interdire de voyage.
Avec TAP