La Journée mondiale de la liberté de la presse a été marquée par une table ronde à Tunis, organisée par Medfeminiswiya en collaboration avec la Délégation de l’Union européenne, sur le thème « Femmes journalistes et contextes répressifs en Méditerranée ». Cette initiative souligne l’importance de la liberté de la presse pour les femmes journalistes, essentielles dans la transmission des histoires et des luttes des femmes méditerranéennes.
Les intervenantes, à l’instar de Olfa Belhassine, rédactrice en chef de « Medfeminiswiya », soulignent les difficultés rencontrées par les femmes journalistes, confrontées à des menaces, voire des interpellations, ainsi qu’à des campagnes de diffamation et de harcèlement. Elles ont également mis en lumière la nécessité d’un écosystème médiatique sain pour permettre aux femmes journalistes d’exercer leur profession dans des conditions équitables.
Le témoignage d’une journaliste franco-algérienne, Ghania Kelifi, vivant à Paris, illustre ces défis. Elle a commencé sa carrière en Algérie, où elle a dû lutter contre la stigmatisation de son statut de « journaliste féministe ». En France, elle a continué à défendre les droits des femmes issues de la migration, tout en constatant les inégalités et les discriminations persistantes, notamment en matière de rémunération et de droits familiaux.
En travaillant sur des sujets sensibles comme la liberté d’expression et les droits des femmes dans les quartiers populaires, elle a constaté la difficulté d’accès à l’information et la représentation caricaturale des femmes dans les médias, à la fois en Algérie et en France.
Un autre témoignage percutant est celui de Maysoon Injat, qui souligne que malgré les défis complexes, notamment liés à l’occupation israélienne depuis le 7 octobre 2023, de nombreuses journalistes palestiniennes continuent à travailler pour témoigner de la réalité de leur pays. Les statistiques révèlent une augmentation des violations, principalement attribuables à l’occupation israélienne, avec un nombre alarmant de journalistes tués, dont plusieurs femmes.
En outre, elle mentionne les noms des journalistes tombés en martyrs, puis souligne les difficultés rencontrées par ceux et celles qui continuent à travailler sur le terrain, notamment dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie. Malgré les risques, ils continuent à exercer leur métier, confrontés à des conditions de vie extrêmement précaires. Elle appelle à une reconnaissance internationale des droits humains, des libertés et de la liberté d’expression des journalistes. Enfin, elle partage le témoignage poignant d’une journaliste de Gaza, illustrant les défis quotidiens auxquels sont confrontés les journalistes palestiniens.
Enfin, la table ronde a souligné l’importance cruciale des femmes journalistes dans la lutte pour la liberté de la presse et la défense des droits des femmes, tout en mettant en lumière les obstacles auxquels elles sont confrontées et la nécessité d’un changement dans les médias pour assurer une représentation équitable et respectueuse.