Où en sommes-nous en matière de liberté de la presse dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse ? Reporters Sans Frontières (RSF) répond en partie à cette question.
Aujourd’hui, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient. Entre liberté d’expression et devoir de travailler librement, les journalistes exercent-ils leur plein droit dans leur fonction, treize ans après la révolution ? Pas vraiment, étant donné que les journalistes travaillent souvent dans des conditions matérielles difficiles.
RSF : La Tunisie au 118ème rang sur 180 pays
L’organisation RSF vient de publier son rapport de 2024 dans lequel elle analyse le paysage médiatique dans le monde. La Tunisie se classe 118e sur les 180 pays étudiés; elle occupait le 121ème rang en 2023.
Par ailleurs, l’ONG met l’accent sur la détérioration de l’environnement politique en Tunisie. Et notamment avec le décret-loi 54 de septembre 2022. Lequel est censé lutter contre les “fausses informations” mais qui représente également une nouvelle menace pour la liberté de la presse dans le pays.
Et ce n’est pas tout, parce que l’ONG insiste sur la crise économique qui a fragilisé l’indépendance de nombreuses rédactions, dominées par des intérêts politiques ou économiques, et a mis à mal le pluralisme naissant.
En outre, RSF revient sur la détention des journalistes, à l’instar du journaliste Khalifa Guesmi, condamné à cinq ans de prison ferme pour avoir refusé de livrer à la police ses sources concernant une opération antiterroriste dans la région de Kairouan, et l’incarcération de Mohamed Boughalleb, condamné à six mois de prison.