Le journal britannique The Telegraph a mis en avant les avancées du projet de construction d’un tunnel sous-marin entre le Maroc et l’Espagne, prévu d’ici la fin de cette décennie qui coïncide avec la Coupe du Monde 2030, co-organisée par le Maroc, le Portugal et l’Espagne.
La Société nationale marocaine d’études du détroit de Gibraltar a annoncé des travaux en cours pour étudier le financement et les aspects stratégiques du projet. En mars 2024, le ministre marocain de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, rencontrait son homologue espagnol, le ministre des Transports Oscar Puente, pour discuter de ce projet.
Selon les informations du journal britannique, la partie sous-marine du tunnel s’étend sur 28 kilomètres avec une profondeur maximale de 475 mètres, reliant Punta Paloma à l’ouest de Tarifa à Malabata dans le nord du Maroc, à l’est de Tanger.
Le coût de la construction des deux tunnels principaux (et d’un troisième tunnel de service) reste indéterminé, bien que certaines estimations le situent autour de 8 milliards d’euros (8,56 milliards de dollars).
La Société espagnole d’études sur les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar prévoit que le tunnel, qui reliera les réseaux ferroviaires espagnols et marocains, pourra accueillir jusqu’à 12,8 millions de passagers par an. De plus, il deviendra un corridor commercial crucial, avec la capacité de transporter jusqu’à 13 millions de tonnes de marchandises entre l’Afrique et l’Europe, d’après les informations rapportées par The Telegraph.
Ce tunnel réduirait le temps de trajet entre Madrid et Casablanca à seulement 5,5 heures, comparé aux deux heures actuelles en avion et aux 12 heures en voiture (y compris la traversée en ferry).
Le projet a gagné en momentum depuis l’annonce par la FIFA que la Coupe du Monde 2030 se tiendrait principalement au Portugal, en Espagne et au Maroc, mais inclurait également l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay.
L’idée d’un tunnel dans le détroit de Gibraltar remonte à 1930, proposée pour la première fois par le gouvernement espagnol. Cependant, les défis techniques ont suspendu le projet à l’époque. Malgré les progrès technologiques, ce tunnel demeure l’un des projets sous-marins les plus ambitieux et complexes au monde, surpassant même le tunnel sous la Manche entre l’Angleterre et la France.
Des risques subsistent, notamment en raison de la faille géologique (Açores-Gibraltar) située à proximité de la région, ainsi que des tremblements de terre. De plus, la distance la plus courte entre les deux continents se trouve là où le détroit est le plus profond, à 900 mètres de profondeur.
Bien que les plans du tunnel aient ressurgi en 1979 avec la création d’un comité mixte espagnol-marocain pour étudier sa faisabilité, le projet n’a jamais été concrétisé. Cependant, avec l’inauguration récente de la ligne ferroviaire à grande vitesse au Maroc, reliant Casablanca à Tanger sous le nom d’Al-Buraq, le projet a retrouvé un nouvel élan.