L’armée israélienne a pris, dans la matinée du mardi 7 mai, le contrôle du poste frontière vital de Rafah entre Gaza et l’Égypte, pénétrant dans la ville du sud de Gaza après une nuit de frappes aériennes et alors que les perspectives d’un accord de cessez-le-feu étaient suspendues.
Le groupe militant palestinien Hamas a déclaré dans la soirée de lundi 6 mai avoir accepté une proposition de cessez-le-feu des médiateurs, sept mois après le début de la guerre qui a poussé plus d’un million de Gazaouis vers le sud de l’enclave.
Toutefois, Israël a déclaré que les conditions ne répondaient pas à ses exigences. Ce qui a poussé Tsahal à lancer une opération militaire à Rafah.
Des chars et des avions israéliens ont pilonné plusieurs zones et maisons à Rafah pendant la nuit, tuant 20 Palestiniens et en blessant plusieurs autres lors de frappes qui ont touché au moins quatre maisons, ont indiqué les responsables palestiniens de la santé.
« L’occupation israélienne a condamné à mort les habitants de la bande de Gaza après la fermeture du poste frontière de Rafah », a déclaré Hisham Edwan, porte-parole de l’Autorité du poste frontière de Gaza. « Elle a également condamné à mort des patients atteints de cancer en raison de l’effondrement du système de santé », a-t-il ajouté.
Israël menace de lancer une incursion majeure à Rafah, qui abrite, selon lui, des milliers de combattants du Hamas et potentiellement des dizaines d’otages. La victoire est impossible sans la prise de Rafah, affirme-t-on.
Passage de Rafah fermé
Un porte-parole des autorités frontalières de Gaza a déclaré ce matin à Reuters que le passage de Rafah, une route majeure pour l’aide vers l’enclave dévastée, était fermé en raison de la présence de chars israéliens. La radio militaire israélienne avait annoncé plus tôt que ses forces étaient sur place.
Les États-Unis ont fait pression sur Israël pour qu’il ne lance pas de campagne militaire à Rafah avant d’avoir élaboré un plan humanitaire pour les Palestiniens qui s’y abritent, ce que Washington affirme n’avoir pas encore vu.
Israël a déclaré que la grande majorité des personnes avaient été évacuées de la zone d’opérations militaires.
Instruites par des SMS, des appels téléphoniques et des dépliants en arabe de se déplacer vers ce que l’armée israélienne a appelé une « zone humanitaire élargie » à environ 20 km, certaines familles palestiniennes ont commencé à s’éloigner sous une pluie glaciale de printemps.