La conférence sur le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières MACF en Tunisie fait largement écho. Elle se déroule ce mardi 7 mai 2024.
L’objectif étant de sensibiliser les acteurs économiques en Tunisie aux implications du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) de l’UE, en mettant l’accent sur la nécessité de décarboner les activités des entreprises pour rester compétitives.
Les participants, principalement du secteur privé, auront une compréhension approfondie du MACF et seront encouragés à agir en conséquence. En tant qu’exportateur de produits concernés par le MACF, la Tunisie se prépare à ses nouvelles obligations environnementales.
Présente lors de cet événement, Stéphanie Vaddé, cheffe de section commerce à la Délégation de l’Union européenne en Tunisie souligne dans une déclaration sur leconomistemaghrebin.com que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières est une politique environnementale de l’Union européenne.
Elle précise dans ce contexte qu’il s’agit d’une mesure environnementale visant à rétablir un équilibre entre les productions polluantes qui ont lieu dans l’Union européenne et les importations de produits qui ne sont pas de l’Union européenne et qui sont également polluants.
En outre, elle part du constat qu’à partir de 2026, la taxation de carbone sera imposée vis-à-vis de l’importation dans l’Union européenne de certains produits dont la production a été jugée parmi la plus polluante.
Elle précise dans ce cas de figure que six secteurs sont concernés. A savoir, le ciment, l’acier et le métal, l’électricité, les engrais, l’hydrogène vert et l’aluminium. Tout en déclarant : « Cela nous fait ces six secteurs qui sont déjà actuellement taxés dans l’Union européenne. Donc c’est pour éviter ce qu’on appelle la fuite de carbone, c’est-à-dire que des producteurs diraient qu’ils préfèrent aller délocaliser dans un autre pays. Donc on va réintroduire à partir de 2026 cet équilibre. Ainsi, cela nous laisse le temps de se préparer pour pouvoir s’adapter. Mais le but principal et le message principal aux entreprises tunisiennes, c’est de décarboner le plus possible ».
Elle ajoute : « Plus précisément, cela ne concerne pas tous les secteurs. Car si on regarde les chiffres de 2022, ce seraient 4 % des exportations tunisiennes qui seraient susceptibles d’être concernées. L’objectif, comme je le disais, c’est de décarboner pour payer le moins possible de taxes. »
Et de poursuivre : « Ce sont les entreprises qui souhaitent se renseigner, échanger, se préparer, anticiper, voir comment elles peuvent être compétitives en s’adaptant à ce mécanisme et en participant à cet objectif environnemental global. »
Interrogée sur le secteur automobile s’il est concerné, elle répond : « Non, le mécanisme ne s’applique vraiment qu’aux six secteurs dont je vous ai parlé. Et donc les automobiles ne sont pas concernées. »