Les associations « Aswat Nissa » et « Femme et citoyenneté au Kef » ont souligné au cours d’un séminaire organisé, jeudi 9 mai, à Tunis, consacré à la présentation du rapport annuel sur le féminicide, que 25 cas de féminicide ont été recensés au cours de l’année 2023.
Selon ce rapport, le phénomène du féminicide est complexe et se caractérise par le fait de tuer une femme en raison de son sexe et pour des motifs liés à son identité.
La sociologue Fethia Saidi a indiqué que le féminicide est en passe de devenir un phénomène social en raison de sa recrudescence dans plusieurs gouvernorats.
Elle a relevé l’augmentation du nombre des crimes commis en raison des conceptions patriarcales et sexistes qui confèrent une légitimité à la violence, afin d’assurer la domination et la supériorité.
De son côté, la responsable chargée de la lutte contre la violence et le féminicide à l’association Aswat Nissa Haifa Zaghouani a indiqué que ce rapport, qui s’inscrit dans la cadre d’une manifestation lancée récemment par cette association, comprend des données statistiques sur les cas de féminicide recensés au cours de l’année 2023.
Selon ce rapport, la tranche d’âge 26-35 ans représente 27 % des cas de féminicide suivie de la catégorie 36-45 ans (26 %) précisant que la plupart des victimes ne sont pas autonomes financièrement et disposent pas de revenus fixes.
Les participants à ce rapport ont été unanimes à constater le laxisme de l’état et l’absence d’une stratégie claire pour la mise en œuvre des mécanismes de protection prévus par la loi numéro 58 relative à la lutte contre toutes les formes de violence à l’égard des femmes.
Par ailleurs, ce rapport recommande la nécessité d’actualiser les données statistiques concernant le phénomène du féminicide par les autorités officielles représentées par le ministère de la Famille, de la femme, de l’enfance et des personnes âgées et l’observatoire national pour la lutte contre les violences à l’égard des femmes.
Les représentantes des associations « Aswat Nissa » et « femme et citoyenneté au Kef » ont appelé à la nécessité de généraliser les centres d’hébergement au profit des femmes victimes de violence à travers tous les gouvernorats et de promulguer des textes législatifs et réglementaires relatives à l’aide judiciaire au profit des femmes victimes de violence.
Avec TAP