L’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée jusqu’à présent, souligne le dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale sur l’« état du climat mondial ». Les experts en météorologie tirent la sonnette d’alarme concernant la plus grande menace contre l’humanité. Les populations devront s’adapter à un temps plus chaud et moins prévisible.
Le changement climatique aurait une dimension sociale qui impacterait de manière disproportionnée les populations du Sud. Face à la fréquence et à l’intensité de ces conditions météorologiques, certains experts affirment que l’intelligence artificielle peut aider à préparer le monde au changement climatique extrême. L’IA peut améliorer les prévisions sur le climat et fournir des informations précises qui permettraient de guider les autorités dans l’élaboration des stratégies nationales d’atténuation et d’adaptation à ce changement. De telles stratégies pourraient être mises en place dans l’agriculture, pour améliorer la production agricole, dans le domaine de la gestion efficace de l’eau, là où les pertes en ressources hydriques sont énormes, ou encore comme outil de prévention contre des catastrophes naturelles.
Mais, l’IA reste sujette à de nombreuses critiques du fait qu’elle est fortement consommatrice d’énergie et que son empreinte carbone est très élevée. Pour profiter de l’IA dans le domaine du réchauffement climatique, il faudrait qu’elle soit plus respectueuse de l’environnement et de l’humain. Il est certain que l’IA contribue au réchauffement climatique, mais il ne fait aucun doute qu’elle peut booster le processus de transition écologique. Les dommages déjà causés ont détérioré notre écosystème et menacent nos vies et nos moyens de subsistance. Si rien n’est fait, cette menace climatique risque d’augmenter encore plus l’insécurité alimentaire et de renforcer les inégalités. Le risque climatique a des implications sur les fondamentaux macroéconomiques. Le stress hydrique alimente des pressions inflationnistes fort menaçantes pour la sécurité alimentaire et la paix sociale. L’engagement des autorités dans une politique de transition écologique sérieuse est devenu primordial pour éviter l’abîme. Or, avec de gigantesques quantités de données liées aux risques climatiques, l’exercice devient délicat, du fait que la résilience climatique exige une bonne gestion des données (météorologiques, déchets, production des énergies, réserves en eau, empreinte carbone…) et une meilleure optimisation des ressources.
Bref, malgré ses limites, l’IA se présente comme une alliée exceptionnelle pour la transition environnementale.
Par Noura Harboub-Labidi
Cet article est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 894 du 8 au 22 mai 2024