Les prix du bétail ont augmenté en Algérie en raison de la forte demande d’achats par rapport à la pénurie de moutons locaux à l’approche de l’Aïd al-Adha.
Les prix négociés sur les marchés algériens varient entre 60 000 et 110 000 dinars algériens (446 à 817 dollars) selon le type et la taille du mouton, continuant d’augmenter cette année comparés à ceux de l’année dernière, où les prix variaient entre 60 et 90 mille dinars algériens.
Le nombre de moutons en Algérie n’a pas dépassé 17 millions de têtes, selon le recensement officiel annoncé en novembre 2023, sur 36 millions de têtes, selon l’ancien ministre algérien de l’Agriculture, Abdelhafedh Hani.
Le (nouveau) ministre algérien de l’Agriculture, Youcef Cherfa, a indiqué que les autorités officielles ont distribué plus de 1,44 million de quintaux d’orge à 98 405 éleveurs, entre octobre 2023 et mars 2024, dans le but de protéger le cheptel.
Ces dernières semaines, l’Algérie a importé des quantités de moutons roumains dans le cadre d’un accord portant sur l’importation de 100 000 têtes de mouton, et la Société algérienne des viandes rouges a confirmé que ces moutons étaient destinés à l’abattage dans le but de répondre aux besoins en viande du marché et non à la consommation/vente en tant que têtes vivantes, selon ce qui a circulé sur les plateformes de médias sociaux.
Hausse des prix
Le coordonnateur national de l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur, Fadi Tamim, indique que l’organisation a déposé une demande officielle auprès des autorités compétentes pour importer des moutons en vue de l’abattage lors de l’Aïd al-Adha.
Il a ajouté dans une interview qu’« une baisse des prix des moutons a été enregistrée, coïncidant avec la diffusion de nouvelles concernant l’importation de moutons de Roumanie destinés à l’abattage pendant l’Aïd, avant qu’ils ne remontent à nouveau ».
Les vendeurs de moutons justifient les prix élevés sur les marchés par rapport à ceux enregistrés l’année dernière par plusieurs facteurs, dont le plus important est le coût de l’élevage des moutons après la hausse des prix des aliments pour animaux ces dernières années, outre l’abandon par de nombreux éleveurs de cette activité, qui a provoqué une diminution de la production.
De leur côté, les visiteurs des marchés aux bestiaux ont exprimé leur mécontentement face aux justifications apportées par les vendeurs à chaque hausse des prix, soulignant leur crainte que les prix enregistrés ne privent de nombreuses familles d’accomplir ce devoir sacré chez les Algériens.
Protéger les moutons locaux
Pour sa part, le président de la Chambre agricole de l’État d’Ain Defla, à l’ouest de la capitale Alger, Jaali Al-Hajj, a déclaré aux médias que les quantités importées de moutons roumains destinés à l’abattage quotidien ont arrêté l’abattage de leurs moutons homologues locaux. Ce qui signifie la disponibilité des quantités du cheptel local pour couvrir les besoins du marché algérien pendant l’Aïd Al-Adha, estimé à environ 4 millions de têtes de bétail, malgré la possibilité d’une hausse des prix.
M. Al-Hajj a souligné que le moment était venu de reconsidérer la composition de ce secteur, notamment en réorganisant la distribution de l’orge et du fourrage aux éleveurs, avec une plus grande activation de la loi criminalisant l’abattage des brebis.
Il a appelé à inclure les banques dans le processus d’investissement dans ce secteur en soutenant les éleveurs et en leur fournissant des liquidités et des fonds qui leur permettent de poursuivre leur activité, soulignant que le processus d’importation de moutons n’est pas une solution totalement fiable.