Hatem Meziou, le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Tunisie, est revenu sur les derniers événements judiciaires, notamment l’émission d’un mandat d’arrêt à l’encontre de l’avocate Sonia Dahmani, lors de son intervention sur les ondes de Mosaïque fm, lundi 13 mai 2024.
Il estime que cela constitue un précédent dangereux et une attaque contre la justice tunisienne. Il a affirmé que les avocats déposeraient les plaintes nécessaires à cet effet.
Il a ajouté : « Nous ne sommes pas contre l’application de la loi, mais il incombe à l’État de respecter pleinement la loi lors de l’exécution des mandats d’arrêt ». Tout en soulignant que la défense n’avait pas été informée de l’émission du mandat d’arrêt.
Il a précisé que la défense contestait la manière dont le mandat d’arrêt avait été exécuté, insistant sur la nécessité de respecter la loi lors de l’entrée dans les locaux, en particulier ceux du Barreau qui bénéficient de procédures spéciales et protégées en vertu de l’article 46 du décret régissant la profession d’avocat. Cet article stipule la nécessité d’informer le président de la section et de le faire participer à toutes les étapes de l’inspection.
Il a ajouté : « Lors de l’entrée dans les locaux, même un domicile, la loi impose à l’agent de sécurité de demander la permission d’entrer et de présenter une autorisation. Lorsque la personne recherchée par la justice refuse de se conformer, la force est utilisée, contrairement à ce qui s’est passé au Barreau où la force a été utilisée par des individus en civil sans présenter aucun document prouvant qu’ils étaient des agents de sécurité. »
Concernant la grève du barreau, Hatem Meziou estime que « le barreau a le droit de se défendre. Plus précisément la protestation est un droit légitime et ce qui s’est passé durant le week-end ne passera pas inaperçu, afin de ne pas se reproduire à l’avenir ».
« Le recours à l’escalade n’est pas exclu, si les canaux de communication ne sont pas ouverts et que la nature de l’agression contre le Barreau n’est pas clarifiée ».
En ce qui concerne les développements de l’affaire, le doyen a confirmé que la défense de Sonia Dahmani demanderait un report pour examiner le dossier tout en la maintenant en liberté, affirmant : « Nous estimons qu’il n’y a aucune infraction commise par l’accusée. »