Le journaliste français, Laurent Joffrin, connu pour son engagement total pour Israël, dans un article sur « Le journal. Info » a écrit: « après sept mois de guerre, où en est Israël ? Nulle part. L’objectif officiellement fixé n’est pas atteint, loin s’en faut. Le Hamas n’est pas éradiqué … La prolongation acharnée de la guerre a dégradé comme jamais l’image d’Israël ».
On peut dire que cette opinion résume le sentiment d’une grande partie des Occidentaux pro-israéliens et d’une majorité de la population israélienne. Mais évidement ils n’oseront jamais reconnaître que les Palestiniens, s’ils n’ont pas gagné encore la guerre, ont remporté une bataille militaire, au moins, et ont surtout remporté une victoire politique. Au prix de sacrifices immenses que peu de peuples dans l’histoire ont connu, plus de trente cinq mille martyrs, des dizaines de milliers de blessés, dont une grande partie est composée de bébés, d’enfants, de vieux, tous civils et non combattants, sachant que l’Etat sioniste a toujours informé lui-même sur le nombre des combattants palestiniens tués dans les batailles. Ils ne sont pas nombreux, vu les moyens militaires gigantesques utilisés par l’armée sioniste et fournis pour l’essentiel par l’administration américaine. Mais les sacrifices, le peuple palestinien en a toujours fait depuis la création de l’Etat raciste, criminel et coupable de plusieurs génocides, par une décision injuste des Nations unies à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il y en aura encore tant que continuera d’exister l’Etat sioniste, car même si un accord se fera sur la solution des deux États, la guerre continuera par d’autres moyens par les générations futures. Personne ne peut dire quand ça s’arrêtera. Seule la fin de cette injustice peut mettre définitivement fin à la guerre entre Palestiniens et Juifs israéliens.
Une guerre asymétrique sans fin
La guerre est sans fin, parce qu’elle oppose deux sacrés, musulman et juif. Et surtout parce que la terre de Palestine accueille des sanctuaires sacrés, musulman, juif et chrétien à Jérusalem. Lorsque le sacré interfère dans un conflit, ce dernier risque de s’éterniser. Le problème devient encore plus compliqué car Israël tend à devenir un Etat juif et non un Etat pour les Juifs. Ce que les défenseurs d’Israël oublient, c’est que Jérusalem est la deuxième Kibla des musulmans aussi sacré que la première qui est la Mecque.
Le milliard et demi des musulmans à travers le monde n’oublieront jamais ça, et d’ailleurs la guerre autour de cette ville sacrée a duré quatre siècles, entre musulmans et chrétiens, ce qu’on appelle les Croisades.
Le conflit actuel n’est qu’une continuation, ce qui explique en partie la position du monde catholique pro-israélienne, même si la papauté de Rome tient à garder une certaine neutralité. Autre chose pour les pays orthodoxes, comme la Russie, sachant que beaucoup de Palestiniens appartiennent à l’église orthodoxe d’Orient. Ce n’est donc pas seulement une question de lutte contre le colonialisme mais un combat entre des forces gigantesques animées par des « fois » qui s’opposent. Et ce n’est pas un hasard si Hamas de culte hanbalite (frères musulmans) et l’Iran chiite refusent tout compromis.
Ne pas tenir compte de la complexité de la question, et croire qu’il suffit d’arrangements politiques entre grandes puissances et des partenaires palestiniens et israéliens, c’est aller droit vers une autre crise, à moins d’éliminer totalement les influences des religieux sur le politique. Ce qui n’est pas pour demain.
Rappelons aussi que le sionisme, idéologie fondatrice d’Israël, est basé sur une lecture politique de la thora.
Ce qui a permis à l’Etat sioniste d’exister, c’est que les guerres qu’il a faites jusqu’à octobre dernier étaient des guerres conventionnelles entre armées régulières. Sachant que tout l’Occident arme, finance et appuie Israël, ce dernier a réussi à gagner des guerres, mais la chose est différente quand il s’agit de guerre asymétrique entre une armée – même super puissante – et une guérilla urbaine animée par la foi ou par une cause.
Après sept mois de guerre où l’Etat sioniste a utilisé tous les moyens, militaire, économique, propagande, pressions politiques, la résistance palestinienne n’a fait que se renforcer et s’aguerrir. Plus que ça, les différentes formations politiques palestiniennes sont devenues plus unies que jamais. Jour après jour, la résistance gagne des points, sur le terrain des combats et tue de plus en plus de soldats sionistes, mais surtout elle a gagné les opinions publiques dans les monde occidental et impose aux politiciens de nuancer leur soutien inconditionnel de l’État sioniste jusqu’à les obliger à vouloir imposer à Israël la solution des deux États.
Le désarroi de l’Occident
Depuis l’attaque palestinienne menée dans le territoire israélien, en octobre dernier, qui a infligé un rude coup militaire à ce pays, l’Occident, tout l’Occident est en plein désarroi. L’attaque russe et l’occupation des territoires ukrainiens au cœur de l’Europe n’a pas suscité une aussi grande panique chez les responsables occidentaux et l’essentiel de leurs classes politiques. Les lobbys sionistes qui contrôlent une partie des médias ont rapidement agi pour mettre ces médias au service du gouvernement israélien de Netanyahu. Une propagande mensongère sans vergogne anti-palestinienne s’est déversée, pendant des mois, suscitant le haine et provoquant une chape de plomb qui s’est abattue sur tous les supports, croyant ainsi influencer les opinions publiques pour qu’ils donnent carte blanche à leurs dirigeants pour soutenir l’Etat d’Israël, par définition agresseur et occupant la terre palestinienne depuis 1948. Alors que les morts palestiniens, civils se comptaient par centaine chaque jour et que tout Gaza était aplatie sous les bombes, les chantres des droits de l’Homme et de la liberté d’expression taxaient chaque voix qui s’élève contre le génocide commis par les sionistes, d’antisémite oubliant que les palestiniens eux mêmes sont sémites parce que arabes. Sous prétexte que le Hamas est une organisation terroriste, alors qu’ils savent que le gouvernement israélien avait toujours soutenu et financé cette formation pour faire capoter le projet des deux Etats, et affaiblir l’autorité palestinienne. Ils ont purgé les plateaux des médias et les rédactions de touts les journalistes qui sont soupçonnés de « sympathie » à la cause palestinienne. Une propagande vulgaire, insipide et truffée d’intox fût servi à un public facilement « intoxicable ». Sauf que la riposte de la résistance palestinienne fût à la hauteur des événements et a su rapidement renverser les vapeurs et montrer au monde le visage hideux et sanguinaire de l’Etat sioniste et de ses protecteurs américains et occidentaux.
Là aussi, la résistance médiatique palestinienne a remporté une grande victoire car elle a atteint son but, faire bouger l’opinion publique occidentale et surtout américaine dont la révolte anti-sioniste dans les campus américains. C’est une première dans l’histoire les guerres arabo-israéliennes. Cela a ajouté au désarroi des Occidentaux et la question palestinienne s’est invitée dans la course aux présidentielles us. Évidement, la révolte fût matée mais désormais les gouvernements américains qui se succéderont seront aux pieds du mur. Et ce n’est qu’un début.
Mais la paix, quelle que soit la fin de l’actuelle guerre reste un objectif difficile voire même impossible à atteindre, car c’est toute la région qui est devenue une véritable poudrière, à tel point que les américains déploient un trésor de diplomatie pour éteindre les feux allumés par leur chouchou Netanyahu, en Iran, en Irak, au Yémen, en Syrie et au Liban. Un jour ou l’autre l’Occident payera son soutien à un gouvernement qui a commis un génocide, et le procès tenue au tribunal international de la Haye n’est qu’un indice.
Ajouté à la défaite occidentale en cours en Ukraine où ils ont lâché honteusement leur allié dans ce pays, les européens surtout vont se trouver dans une situation inédite surtout si Trump remporte la victoire aux prochaines présidentielles us.
L’arrogance d’Israël qui humilie même ses amis et ses alliés n’a pas de limite. Les négociations pour un cessez le feu butent sur cette arrogance et il n’est pas certain qu’un éventuel cessez le feu tienne longtemps si l’actuel gouvernement israélien reste aux commandes de ce pays.
Dans une guerre asymétrique c’est le plus résistant, celui qui se bat pour sa patrie, qui est prêt au sacrifice sans limite qui triomphe. Ce sont les combattants palestiniens qui ont ces qualités et ils l’ont prouvé. Face à eux une composition hétéroclite de gens haineux, fanatiques, racistes et assassins qui ne pensent qu’à leurs seuls intérêts, venue des bas fonds des sociétés occidentales où ils étaient des parias. Ils ne peuvent constituer une vraie nation, d’autant plus que la terre ne leurs appartient pas.
La Palestine finira par vaincre, parce que c’est une cause juste.