Les réseaux sociaux sont devenus des lieux où la violence verbale et la dissociation de la réalité sont courantes. Les gens ont tendance à penser que leur responsabilité est minime en ligne, car ils se sentent anonymes et pensent que ce qui se passe en ligne n’est pas réel. Cependant, cette mentalité crée un environnement favorable aux comportements nocifs.
Kerim Bouzouita, anthropologue, explique que sur Facebook, par exemple, les utilisateurs pensent qu’ils sont anonymes et que leurs actes en ligne n’ont pas d’impact dans la vie réelle. Il souligne que la violence en ligne est aussi réelle que celle dans le monde physique.
De plus, il note qu’en situation de violence de masse, les individus ont tendance à diluer leur responsabilité dans la foule. Ce qui les empêche de réaliser leur propre responsabilité dans les actes violents.
Avant d’ajouter : « C’est un peu ce qui arrive quand il y a des violences de foule, qui peuvent se produire dans les stades, dans les grands magasins à l’heure des soldes, par exemple, où la violence, lorsqu’elle est exercée en masse, fait que les gens pensent que leur responsabilité est diluée dans cette masse. Donc, ils ne se rendent pas compte de leur responsabilité individuelle dans la violence commune. La violence commune? La violence, en fait, ils ne se rendent pas compte de leur responsabilité. »
Il souligne également que les algorithmes des réseaux sociaux contribuent à radicaliser les opinions en mettant en contact les utilisateurs avec ceux qui partagent les mêmes opinions, renforçant ainsi leurs croyances et les éloignant du débat ou de la remise en question.
Pour résoudre ce problème, Kerim Bouzouita estime qu’une analyse approfondie de ce qui se passe est nécessaire, car les utilisateurs ne comprennent pas les mécanismes internes des réseaux sociaux. Il appelle à davantage de recherche de solutions pour rendre les utilisateurs conscients du contexte dans lequel ils évoluent.
Il conclut en soulignant que les réseaux sociaux sont conçus pour prolonger la présence des utilisateurs. Ce qui entraîne une radicalisation des opinions et un malaise généralisé. C’est un problème complexe, car les plateformes encouragent la radicalité, même si les utilisateurs sont conscients des conséquences négatives. Tout en déclarant: « Parmi les conséquences du modèle économique de ces plateformes, on observe une radicalisation des opinions, un malaise généralisé et une stigmatisation. C’est un problème complexe, car ces plateformes encouragent la radicalité. C’est un peu comme une personne qui fume : même si elle sait que cela peut nuire à sa santé, elle ne va pas arrêter pour autant. »