Le directeur général de la Société algérienne de l’énergie, Mohamed Boutaba, a déclaré, mercredi 15 mai 2024, que son pays produira 3,7 millions de mètres cubes par jour d’eau dessalée d’ici fin 2024.
M. Boutaba a également affirmé que l’Algérie, pays semi-aride, a déjà investi 2,1 milliards de dollars et prévoit d’injecter 2,4 milliards de dollars supplémentaires pour mettre en œuvre son plan et que le pays vise à atteindre 5,6 millions de mètres cubes par jour d’eau dessalée d’ici 2030.
De son côté, le ministre de l’Irrigation, Taha Darbal, déclarait déjà, en mars dernier, que les premières mesures visant à accélérer la productivité de l’eau comprennent le forage de puits dans plusieurs régions, ainsi qu’un programme de construction d’usines de dessalement d’eau de mer à moyen et court terme.
Il a souligné que ce programme comprend deux phases. La première entre 2022 et 2024, avec la construction de cinq grandes usines de dessalement d’eau de mer à travers les gouvernorats côtiers. Avec une capacité de production estimée à 300 mille mètres cubes par jour pour chacune d’entre elles, il espère que ces centrales entreront en service « d’ici la fin de l’année en cours ». C’est ce qu’il ressort de ses propos, cités par l’agence de presse officielle algérienne (APS).
En outre, toujours selon la même source, la deuxième phase de ce programme se déroulera entre 2025 et 2030. Elle comprendra la construction de sept usines supplémentaires de dessalement d’eau de mer et à la fin de la première phase, l’eau dessalée permettra de couvrir 42 % des besoins en eau potable de la population. Tandis qu’à la fin de la deuxième phase, ils atteindront 60 %.
Il a également expliqué que ces usines de dessalement d’eau de mer fourniront de l’eau potable aux résidents des gouvernorats côtiers et des États situés à 150 kilomètres de ces installations.
Des investissements énormes
Les chiffres du ministère de l’Irrigation en Algérie indiquent que la réserve d’eau souterraine équivaut à 7,5 milliards de mètres cubes, avec un taux d’utilisation annuel compris entre 51 % et 52 %, avec 2,5 milliards de mètres cubes concentrés au nord. Tandis que la réserve d’eau dans le sud est estimée à environ 5 milliards.
Des études universitaires locales classent l’Algérie parmi les pays pauvres en termes de ressources en eau. Puisque la consommation annuelle par habitant est estimée à moins de 600 mètres cubes. Alors que la Banque mondiale fixe le taux à mille mètres cubes par an.
Tous secteurs confondus, l’Algérie consomme environ 17 milliards de mètres cubes d’eau par an. Sachant que ses besoins dépassent les 20 milliards, selon les estimations des experts.
Pour y répondre, les investissements de l’Algérie dans le secteur de l’irrigation et des ressources en eau se sont élevés à 23 milliards de dollars entre 2001 et 2016. Et ce, pour achever des barrages, des usines de dessalement d’eau de mer et des eaux usées, selon de précédentes déclarations de responsables et d’experts.