La France et les Pays-Bas ont plaidé pour que l’UE impose des sanctions à toute institution financière mondiale qui aide l’armée russe à payer des biens ou des technologies pouvant être utilisés pour fabriquer des armes, rapporte Reuters.
Selon Reuters, citant la proposition française et néerlandaise, il est suggéré que les individus et entités de l’UE pourraient se voir interdire de faire des affaires avec toute institution financière dans le monde identifiée par le bloc comme aidant directement ou indirectement l’armée russe à obtenir un double usage des biens et technologies.
Les ambassadeurs des gouvernements de l’UE se penchent sur cette proposition depuis mercredi 15 mai dans le cadre du 14e paquet de sanctions contre la Russie préparé par l’Union européenne.
« Les Pays-Bas et la France proposent d’introduire une base juridique (…) prévoyant une interdiction des transactions avec des institutions financières en Russie ou dans d’autres pays tiers lorsque le Conseil a déterminé que ces entités étaient impliquées dans des transactions qui soutiennent de manière significative l’armée russe en facilitant les exportations vers la Russie de biens essentiels à l’effort de guerre… », indique la proposition.
L’interdiction pourrait être une « puissante incitation » pour les institutions financières du Moyen-Orient, de Turquie ou même de Chine, à ne pas s’engager dans des accords visant à fournir à la Russie des biens à double usage sanctionnés par l’UE, car elles pourraient être privées de cette capacité à faire des affaires dans l’UE et perdre l’accès aux marchés financiers de l’Union.
Des responsables de l’UE auraient déclaré que la Commission européenne coordonnerait probablement de telles sanctions contre les institutions financières avec les États-Unis.
Le rapport indique que la Hongrie, qui entretient des liens amicaux avec la Russie, pourrait s’opposer à la proposition, tout comme l’Allemagne, compte tenu de ses liens commerciaux étroits avec la Chine.
De nombreux rapports indiquent que les sanctions de l’UE contre la Russie sont « massivement contournées » par des pays amis de Moscou, qui réexporteraient des articles hautement prioritaires vers la Russie.
L’UE espère que le nouveau paquet de sanctions, qui doit être approuvé par l’ensemble des 27 États membres, sera prêt en juin.