Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que son gouvernement avait décidé d’assouplir les restrictions pour augmenter « dans une mesure significative » la part des travailleurs étrangers. Et ce, à la lumière de la pénurie de main-d’œuvre dans le pays coïncidant avec la guerre dans la bande de Gaza.
Netanyahu a expliqué dans un communiqué publié mercredi 15 mai 2024 que parmi les mesures qu’Israël prendra, il y aura l’autorisation de l’entrée de plus de 300 000 étrangers pour travailler. Soit jusqu’à 3,3 % de la population locale.
Le communiqué indique que cette mesure vise à couvrir la pénurie dans les secteurs de l’économie, notamment les secteurs de la construction, de l’agriculture et des soins infirmiers. « C’est une décision importante pour les entreprises, pour notre économie, mais aussi pour notre sécurité », a-t-il déclaré.
En mars dernier, rappelle-t-on, le ministre israélien de l’Intérieur, Moshe Arbel, avait appelé à l’annulation de l’interdiction d’entrée des travailleurs palestiniens de Cisjordanie, mettant en garde contre la hausse des prix de l’immobilier résidentiel et le recours au travail illégal. Il avait alors déclaré dans une lettre adressée à Netanyahu que l’interdiction d’entrée des travailleurs palestiniens entraînait un retard important dans la livraison des nouveaux appartements.
Dans sa lettre, il avait averti que cette interdiction causait un préjudice économique considérable aux acheteurs et aux entrepreneurs immobiliers. Dans le même temps, il a mis en garde contre les craintes d’effondrement d’entreprises du secteur israélien de la construction.
Il est à noter qu’avant l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » le 7 octobre 2023, l’occupant Israélien comptait sur environ 200 000 travailleurs palestiniens qui y entraient quotidiennement depuis la Cisjordanie pour travailler. Ces derniers représentaient le plus grand nombre des travailleurs du secteur de la construction en Israël.
Le même mois, le journal israélien Jerusalem Post a cité 12 membres de la Knesset (Parlement) selon lesquels le gel des secteurs économiques en Israël suite à l’interdiction aux travailleurs palestiniens d’entrer sur la Ligne verte pour travailler coûte 3,1 milliards de shekels par jour (820 millions de dollars), sur la base des données du ministère des Finances.
En février 2024, le ministère israélien de la Justice a mis en garde contre les dangers potentiels de la décision d’importer des travailleurs étrangers. Car elle pourrait conduire à une accélération du trafic d’êtres humains. La décision, dirigée par le ministère du Logement et mise en œuvre par des acteurs privés, est en conflit avec le ministère de la Justice et l’Autorité de la population et de l’immigration. Cela contredit également l’approche de l’unité du Département d’État américain consistant à surveiller les efforts mondiaux de lutte contre la traite des êtres humains.
Cette étape pourrait affecter la classification d’Israël dans les prochains rapports de suivi américains, qui pourraient conduire à des stades avancés à l’imposition de sanctions économiques, selon le même journal.