Les tensions géopolitiques et une série d’élections à travers le monde mettent en évidence le risque que les investisseurs soient confrontés à des surprises négatives et mettent en danger la stabilité financière, prévient la Banque centrale européenne (BCE).
Selon le nouveau rapport sur la stabilité financière de la BCE publié jeudi 16 mai 2024, les marchés ont jusqu’à présent adopté une attitude détendue à l’égard de ces risques, les exposant à de brusques sautes d’humeur en cas de choc. Dans le même temps, les élections nationales accroissent l’incertitude quant à l’évolution des finances publiques.
« Le potentiel de mauvaises surprises économiques et financières a augmenté et les perspectives de risques pour la stabilité financière de la zone euro ont été renforcées », a déclaré le vice-président de la BCE, Luis de Guidos, dans un communiqué accompagnant le rapport.
« Les sentiments peuvent changer rapidement, en particulier compte tenu de l’environnement géopolitique et des prix existants qui ont créé un environnement propice à de fortes réactions du marché face à des nouvelles décevantes », ajoute-t-il.
Par exemple, comme l’indique le rapport, une forte augmentation des tensions géopolitiques pourrait déclencher des réactions disproportionnées sur les marchés, qui pourraient être encore amplifiées par des faiblesses structurelles de liquidité en dehors du système bancaire.
Selon la BCE, les banques de la zone euro continuent de faire preuve de résilience, mais leurs faibles valorisations montrent que les investisseurs s’inquiètent de leur pérennité et de leur rentabilité. Comme le souligne le rapport, les défis auxquels sont confrontées les banques peuvent provenir de trois sources.
Premièrement, la qualité de leurs actifs suscite des inquiétudes croissantes, compte tenu des signes d’accumulation de pertes dans certains portefeuilles de prêts plus sensibles aux changements cycliques, en particulier dans l’immobilier commercial.
Deuxièmement, les coûts de financement des banques devraient rester élevés même si les taux d’intérêt commencent à baisser.
Et troisièmement, les revenus des banques pourraient chuter dans la mesure où leurs bénéfices d’exploitation sont réduits par la stagnation des prêts et la baisse des revenus provenant des prêts à taux variable.