La pénurie de médicaments en Égypte et les souffrances des citoyens dues à leur manque de disponibilité dans les pharmacies à travers tous les gouvernorats se sont aggravées. Environ 1 000 types de médicaments, sur les 13 000 existants, ont cessé d’être produits par les entreprises qui souhaitent augmenter leurs prix en raison des coûts élevés des matières premières, majoritairement importées.
La Division de l’industrie pharmaceutique de la Chambre de commerce égyptienne appelle l’Autorité pharmaceutique (gouvernementale), responsable de la fixation des prix des médicaments sur le marché local, à augmenter les prix des médicaments manquants de 20 à 25 %. Répondant ainsi à la demande des entreprises pour rendre ces médicaments à nouveau disponibles sur les marchés en Égypte.
En effet, le marché pharmaceutique égyptien a connu des hausses de prix successives ces dernières années, en raison de la pénurie de matières premières nécessaires à la production, de leur accumulation dans les ports faute de dollars pour les acheminer, ainsi que de la hausse des prix mondiaux du transport maritime et des matières premières.
Plaintes parlementaires concernant la crise de la pénurie de médicaments
Une source au sein de la commission de la santé de la Chambre des représentants a rapporté de nombreuses plaintes concernant la pénurie de centaines de médicaments. Et notamment pour les maladies graves telles que les affections cardiaques, les cancers, les maladies chroniques comme l’hypertension et le diabète, les vaccins pour nouveau-nés; ainsi que les médicaments pour les troubles digestifs et les rhumes. Les pharmacies subissent de lourdes pertes en raison de cette crise, tandis que les patients, surtout ceux atteints de maladies chroniques, souffrent du manque de médicaments essentiels tels que l’insuline pour le diabète, le Brufen, l’Urosulfin pour la goutte, le Minalex pour la constipation l’Ursofalk pour les calculs biliaires, l’Antinal pour la diarrhée, le Predsol pour les infections respiratoires infantiles, le Cinacalcet pour l’hyperthyroïdie et l’Epicocillin pour la bronchite.
Médicaments disparus et marché noir en Égypte
Face à cette pénurie, le commerce de médicaments de contrebande s’est généralisé, avec des intermédiaires exploitant les besoins des patients. Ce qui a contribué à la distribution de médicaments périmés et contrefaits.
De son côté, l’Autorité unifiée des achats impose des quotas pour la vente de médicaments aux distributeurs, pharmacies et agences gouvernementales, en fonction de leur capacité à se procurer des dollars. Elle explore la possibilité de fournir des médicaments locaux en remplacement des produits étrangers.
De son côté, le ministère égyptien de la Santé a ordonné aux médecins des hôpitaux publics de ne prescrire des médicaments importés que lorsqu’il n’existe aucune alternative locale. Et ce, en réponse à l’aggravation de la crise de la pénurie de médicaments et à la hausse de leurs prix sur le marché.
Les entreprises égyptiennes produisent environ quatre milliards d’unités pharmaceutiques par an, d’une valeur de 3,5 milliards de dollars, dépendant largement des importations pour leurs composants de production, en raison d’un déclin de la fabrication locale de ces composants, d’un retard technologique et d’une incapacité à suivre le développement des usines internationales qui se tournent vers les médicaments biologiques.