L’assistant du président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), chargé de la communication et des relations publiques, Naceur Amdouni, a souligné samedi que l’offre de moutons de l’Aïd El Adha est suffisante, dépassant même la demande et les besoins des Tunisiens.
Toutefois, les prix demeurent assez élevés par rapport aux années précédentes, a-t-il noté. En effet, le prix de vente d’un mouton de moins de 40 kg oscille entre 800 dinars et 1 300 dinars, a précisé Amdouni, dans une déclaration accordée à l’Agence TAP.
Selon Amdouni, en dépit de cette tendance haussière, les prix de vente des sacrifices pratiqués sont « raisonnables », par rapport à la qualité du cheptel.
Ainsi, la hausse des prix est expliquée par une augmentation excessive du coût de production supporté par l’agriculteur.
A cet égard, il estime que la réticence des Tunisiens à l’achat de moutons du sacrifice cette année atteint ou dépasse les 30%, en comparaison avec l’année dernière.
« Le marché de vente des moutons du sacrifice enregistre une hausse des prix, estimée à 5 dinars par kg, par rapport à l’année écoulée, en dépit d’une offre de cheptel plus importante que la demande. C’est un cas exceptionnel », a avancé Amdouni.
Il a imputé cette situation principalement à la non prise des décisions nécessaires pour alléger les coûts de production.
Et de poursuivre :« des négociations entre l’UTAP et les ministères de l’Agriculture et du Commerce sont en cours pour fixer un prix de référence de vente des sacrifices », a précisé Amdouni rappelant que le prix de référence en 2023 était de l’ordre de 17,500 dinars /kg.
Il a souligné que l’UTAP a fixé un prix de référence permettant de couvrir le coût de production, oscillant entre 23 dinars et 25 dinars/kg, sauf que les deux ministères s’opposent et le réduisent à 22 dinars.
Amdouni rappelle que le nombre de moutons de sacrifice s’élève à un million de têtes alors que les besoins du marché sont estimés entre 800 et 900 mille têtes de moutons.
Les moutons de sacrifice chez les agriculteurs sont chiffrés à 570 mille têtes de moins de 40 kg et 300 mille brebis dépassant les 40 kg, s’ajoutant à 30 mille boucs destinés au sacrifice pendant l’Aïd.
Le nombre de moutons de sacrifice a accusé une baisse passant de 1,2 million de têtes en 2023 à un million de têtes cette année, a-t-il encore dit. Le représentant de l’UTAP impute cette baisse au manque de visibilité sur l’avenir du secteur de l’élevage, à l’appréhension des agriculteurs quant au vol des bétails, outre, l’hégémonie de certains lobbys sur la fourniture des moyens de production, notamment le pâturage concentré dont les prix s’envolent chaque mois.
Il a souligné que l’organisation agricole s’oppose quant à l’importation des moutons afin de faire baisser les prix, car cette décision de l’Etat mène à la dégradation de la filière toute entière et à la réticence des agriculteurs quant au développement de leur production et provoque aussi un déséquilibre entre l’offre et la demande notamment au cours des prochaines années.
Avec TAP