Dans son troisième recueil de poésie intitulé « Printemps » (Le Lys Bleu Éditions, 2024), la poétesse tunisienne installée en Caroline du Nord, aux États-Unis, Samar Miled tente en vain de persuader le lecteur qu’elle ne sait pas parler d’amour. D’ailleurs, elle l’annonce ainsi : « Je n’écris jamais sur l’amour, Je ne sais pas écrire sur l’amour. »
Cependant, après avoir lu quelques poèmes, le lecteur se trouve captivé dans un tourbillon d’amour et de passion, servi par des images poétiques célébrant l’amour sous toutes ses facettes. Comment croire que cette poétesse ne sait pas parler d’amour alors qu’elle le définit ainsi : « Aimer est un poème éternel, qui s’écrit au pluriel, qui unit dans ses courbes le passé et le présent. »
Ce n’est pas par hasard que Samar a choisi le titre « Printemps » pour son recueil. D’ailleurs, le choix du titre affirme qu’on est dans le monde de la gaieté et des couleurs verdoyantes. Pour Samar Miled, l’amour s’épanouit sous la lumière du jour et se conjugue à deux : « Aimer est un poème éternel, qui s’écrit au pluriel. » Sensible? Oui, elle l’est, même « dans sa solitude elle est sensible ». Pourtant, sa poésie ne néglige pas les détails du quotidien, souvent jugés indignes d’être évoqués dans l’univers poétique, tels que le café du matin, la douche chaude et le couscous au poisson. Ces éléments, qui n’appartiennent pas forcément à la poésie, contribuent à créer un espace intime et familier pour le lecteur, sollicitant ainsi son imagination.
Dans l’univers de cette jeune poétesse et chercheuse en littérature française, la haine n’a pas de place. La poétesse « danse sur sa tombe » et renouvelle son choix de triompher par l’amour. Outre l’amour, la patrie est également présente dans le recueil. C’est une déclaration d’amour qu’elle fait à Tunis dans « Un amour de Tunis ». Samar Miled, qui s’est installée depuis des années aux États-Unis, réaffirme que son pays vit en elle, comme si elle avait scellé une poignée de sable et les senteurs de Tunis dans son âme :
Tu restes la plus belle, et je te jure un amour éternel. »
Mais Tunis me hante. »
Samar Miled écrit aussi pour les femmes victimes de violence et condamne poétiquement les féminicides sans pour autant tomber dans un discours direct. Dans ce poème intitulé « 13 août », qui rappelle une date cruciale dans l’histoire tunisienne, elle remue le couteau dans la plaie :
Dans les yeux brûlants d’Eya. »